Casablanca aspire à être ce qu’elle déjà pour l’économie, une capitale de la culture

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Casablanca tente de se frayer un chemin à travers l'organisation de manifestations cinématographiques de renommée internationale, de carrefour des musiques, de scènes de théâtre et d’espace d’édition, ce qu’elle est déjà

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Par Khalid El Imouni (MAP)

Casablanca, le cœur battant de l'activité économique dans le Royaume et le siège des plus grandes enseignes commerciales nationales et internationales, œuvre à renforcer son positionnement dans le domaine culturel et artistique sous toutes ses formes, en quête d'une place distinguée parmi les villes leaders au niveau arabe, continental et international dans ce domaine vital, levier du soft power.

En plus de la notoriété de Casablanca en tant que capitale économique du Royaume, première place financière dans le continent et 3ème au niveau de la région MENA, la ville a su consolider de manière progressive sa présence dans le champ culturel, artistique et de création en abritant de grandes manifestations notamment dans les domaine de l'édition, du livre, de la musique, du théâtre et du cinéma.

Le Salon de l'édition et du livre, organisé à Casablanca depuis les années 90, figure parmi les plus grands rendez-vous culturels dans le pays qui réunit des acteurs culturels et de l'édition du monde entier, ce qui renforce la place de Casablanca dans l'échiquier des villes mondiales qui accueillent ces grands événements célébrant la création intellectuelle et littéraire.

La capitale économique organise aussi de manière régulière le festival international du théâtre universitaire dont la 34ème édition a été tenue en juillet dernier avec la participation de troupes d'Europe, du monde arabe, d'Amérique du sud et des Etats-Unis.

Dans le domaine du cinéma, la ville de Casablanca tente de se frayer un chemin à travers l'organisation de manifestations cinématographiques de renommée internationale, abritant en octobre dernier, la 3è édition du festival du film arabe avec la participation de 60 films répartis entre de longs et courts métrages outre des documentaires représentant 13 pays arabes.

Cette édition a réussi à attirer un parterre d'artistes et cinéastes arabes de renom ayant accumulé une grande expérience en matière d'industrie cinématographique.

Casablanca a réaffirmé également sa forte présence dans le domaine musical en accueillant récemment la première édition du festival marocain de la musique andalouse avec la participation d'artistes marocains et israéliens qui ont gratifié le public d'un spectacle musical andalous à la confluence des cultures marocaine, ibérique et judaïque, ainsi que la troisième édition du festival WECASABLANCA et le Festival L'Boulevard.

La ville de Casablanca est la terre natale de plusieurs artistes, troupes musicales et théâtrales et d'acteurs qui ont enrichi la scène artistique et musicale marocaine et dont la notoriété a dépassé les frontières comme Nass El Ghiwane.

Elle est aussi le siège des grandes maisons d'édition et de sociétés de production artistique et cinématographique, outre les infrastructures en termes de théâtres et de salles de cinéma dont elle dispose, ce qui lui permet d'être une locomotive de l'industrie culturelle à l'image du domaine économique.

Pour le secrétaire général de la Fédération nationale des ciné-clubs et directeur du Festival Sidi Othmane du cinéma marocain, Abdelhak Mabchour, Casablanca qui regorge de talents à tous les niveaux (écrivains, poètes, artistes, peintres, hommes de théâtres, cinéastes, réalisateurs, producteurs), doit être la ville locomotive du développement culturel au Maroc.

Dans une déclaration à la MAP, M. Mabchour a relevé que la ville mérite d'avoir un rayonnement culturel dépassant de loin des capitales économiques africaines, arabes voire européennes, estimant que Casablanca a grand besoin d'une révolution culturelle et d'une redynamisation des activités culturelles et artistiques qui ont été fortement impactées par la pandémie du covid-19.

"En tant que cinéastes, dit-il, on a toujours espérés avoir à Casablanca des festivals de cinéma qui soient au niveau de la place économique de la ville à l'instar du Festival international du film de Marrakech, du festival national du film de Tanger, du festival Cinéma-Migrations d'Agadir, du festival du cinéma africain de Khouribga et du festival de fiction télévisuelle de Meknès".

Il affirme ainsi sa volonté de transformer le festival du cinéma et de la ville de Casablanca dont deux éditions ont été organisées par la Fédération nationale des ciné-clubs en partenariat avec le conseil de la région de Casablanca-Settat, en un festival international, relevant que seule la propagation de la pandémie de coronavirus a décalé cette ambition.

Il a appelé les conseils élus au niveau de la région à œuvrer pour redynamiser les activités culturelles au niveau de la ville étant donné que la culture est l'oxygène des peuples, formulant le vœu de voir le Grand théâtre de Casablanca, dont les travaux ont été achevés, abriter des activités culturelles et artistiques à l'instar du théâtre municipal dans les années 80.

Situé en plein cœur du quartier historique de la métropole, le Grand Théâtre de Casablanca se présente comme l'un des plus importants complexes culturels d'Afrique et du monde Arabe.

Selon Casa Aménagement, cet espace multidisciplinaire dédié à tous les arts de la scène pourra accueillir tout au long de l'année, des manifestations et spectacles culturels et artistiques de dimension internationale.

Les Casablancais aspirent voir leur ville acquérir une notoriété culturelle et artistique égalant celle acquise au niveau économique, ce qui requiert la mobilisation de tous les acteurs, autorités, élus, acteurs et créateurs pour relever le défi et repositionner la ville sur l'échiquier mondial des grandes capitales mondiales de la culture et de l'art.

 

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