Davos: quatre organisations européennes dénoncent l'envolée des marges des multinationales

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Le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, le Français Bernard Arnault, est avec Apple, Microsoft, Saudi Aramco, de ceux qui dégagent une marge moyenne de 50%,

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Les marges des vingt plus grosses entreprises sur la planète se sont envolées ces cinq dernières années, dénoncent quatre associations européennes à l'occasion du forum de Davos, appelant à mettre fin aux situations de monopole.

Entre 2018 et 2022, elles estiment que les vingt entreprises présentant les plus grosses capitalisations boursières mondiales ont dégagé une marge moyenne — que ces organisations déterminent comme la différence entre le prix de vente d'un bien ou d'un service et son coût de production — de 50%, citant notamment Apple, Microsoft, Saudi Aramco et LVMH.

Il s'agit du double de la marge moyenne réalisée par la moitié des entreprises analysées dans un large échantillon de groupes cotés, relève ce rapport publié à l'occasion du forum économique mondial de Davos.

L'échantillon de comparaison retenu pour l'année 2022 comprenait environ 34.000 entreprises. Celui des années précédentes était de taille différente.

Le niveau de marge des vingt plus grosses entreprises a ainsi augmenté de près de 7 points de pourcentage en comparaison avec la période allant de 1995 à 2022, tandis que celui de l'échantillon élargi a augmenté en moyenne d'un peu plus de 1 point, précise le rapport préparé par quatre organisations européennes, le Balanced economy project, Global justice now, le Centre de recherche sur les multinationales (Somo) et Lobby control.

Ces entreprises "utilisent leur pouvoir de monopole dans leur domaine pour augmenter leurs prix et les maintenir élevés, dépouillant les consommateur juste parce qu'elles le peuvent", est-il écrit dans le rapport qui précise que 14 des plus grosses d'entre elles sont partenaires du forum et "sont impliquées dans l'élaboration des débats" de cet événement en Suisse, où sont attendus 60 chefs d’États et de gouvernement jusqu'à la fin de semaine.

Avant l'ouverture du forum lundi, l'ONG Oxfam avait déjà dénoncé le doublement du patrimoine financier des cinq plus grandes fortunes mondiales depuis 2020, grâce à l'envolée des cours boursiers depuis la pandémie.

Parmi leurs préconisations, les quatre organisations européennes appellent à mettre fin aux monopoles en renforçant notamment le contrôle des fusions et en démantelant en plusieurs parties les entreprises dominantes "qui enferment les utilisateurs dans leurs écosysèmes".

Elles appellent aussi à transformer en service public une entreprise dont le démantèlement serait trop dangereux et à modifier les accords internationaux afin de ne plus promouvoir la concentration des entreprises. (AFP)

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