Gaz: Menace algérienne de rompre son contrat avec l'Espagne, les explications d’Algérie Part

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a été induit en erreur le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar (photo), et son staff dirigeant qui ont brillé par leur incompétence et leur méconnaissance des véritables enjeux de ce dossier stratégique.

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Le ministère algérien de l'Energie avait menacé mercredi de rompre le contrat de fourniture de gaz à l'Espagne si cette dernière venait à l'acheminer "vers une destination tierce", dans un contexte de tensions diplomatiques avec Madrid et le Maroc autour du Sahara.

Selon un communiqué du ministère algérien de l'Energie et des mines, le ministre Mohamed Arkab a été informé "ce jour (mercredi) par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la décision de l'Espagne d'autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe" et que "cette opération interviendra ce jour ou demain".

Cette menace intervient après que Le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares avait sèchement recadré le président algérien en affirmant lundi ne "pas vouloir alimenter des polémiques stériles", précisant que ‘’l'Espagne a pris une décision souveraine dans le cadre du droit international et il n'y a rien d’autre à ajouter". 

"De toutes ces déclarations, avait-il ajouté, ce que je retiens c'est la garantie totale de l'approvisionnement en gaz algérien à l'Espagne et le respect des contrats internationaux".

Le communiqué du ministère algérien de l'Energie n'a pas précisé le nom du pays qui bénéficierait de ce fonctionnement du pipeline en "flux inverse" mais le gouvernement espagnol avait annoncé en février qu'il allait aider Rabat à "garantir sa sécurité énergétique" en lui permettant d'acheminer du gaz à travers le GME après qu'Alger a cessé de l'alimenter. Lire à ce sujet GAZ: L'ALGÉRIE MENACE DE ROMPRE SON CONTRAT AVEC L'ESPAGNE

Les explications d’Algérie Part

Selon les informations que le site algérien Algérie Part a pu recouper et confirmer, la nouvelle réutilisation du gazoduc Maghreb-Europe dans le cadre d’un accord conclu entre l’Espagne et le Maroc […] permettra précisément au Maroc d’acquérir du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux, le décharger dans une usine de regazéification en Espagne et utiliser le GME pour atteindre le territoire marocain.  Cet acheminement du gaz de l’Espagne vers le Maroc a nécessité une nouvelle adaptation technique mineure, à savoir de nouveaux travaux de réalisation qui ont été conclus depuis fin février dernier à la suite d’un accord entre l’opérateur gazier espagnol Enagas et l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). C’est grâce à cet accord, écrit Algérie Part qu’une nouvelle exploitation technique du gazoduc Maghreb-Europe est devenue possible alors que l’Algérie avait pensé que cette infrastructure énergétique sera enterrée à la suite de sa décision de le déconnecter de l’approvisionnement en gaz naturel provenant des champs et gisements exploités par la Sonatrach.

Ce fut, visiblement, précise Algérie Part, une erreur fatale et une grossière bêtise qui s’explique notamment par un manque cruel vision et de réflexion au plus haut sommet du pouvoir algérien. En effet, le président Abdelmadjid Tebboune a été induit en erreur le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, et son staff dirigeant qui ont brillé par leur incompétence et leur méconnaissance des véritables enjeux de ce dossier stratégique.

Plus loin, Algérie Part explique que les hauts responsables de Sonatrach ont communiqué à la Présidence algérienne des éléments infondés et des informations erronées persuadant Abdelmadjid Tebboune et ses principaux conseillers de l’impossibilité de réutiliser ce gazoduc dans le sens inverse, à savoir depuis l’Espagne vers le Maroc. Les hauts responsables de Sonatrach ont fait croire à Tebboune et ses conseillers que le Maroc sera réellement et fortement pénalisé par la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe. Sur la base de ces données entièrement fausses, Abdelmadjid Tebboune a validé le non-renouvellement du contrat liant l’Algérie au Maroc et à l’Espagne s’agissant de l’exploitation de ce gazoduc pensant naïvement que le Maroc sera étouffé et « étranglé » dans une crise énergétique puisqu’il sera privé du précieux gaz algérien.

Ce fut un calcul totalement absurde et le nouvel accord négocié entre l’Espagne et le Maroc depuis le début de cette année 2022 le démontre amplement, conclut Algérie Part qui ajoute : L’Algérie se réveille ainsi brutalement et découvre enfin la vérité : le gazoduc Maghreb-Europe n’a pas été enterré et il permet au Maroc de récupérer des volumes de gaz naturel qui lui sont livrés depuis… l’Espagne.

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