La désintégration de la société sud-africaine, résultat de la dépossession des Noirs de leurs terres

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«La dépossession des terres a non seulement limité la prospérité économique des Noirs, mais a également brisé des familles, aliéné des communautés et entrainé un traumatisme et un appauvrissement profondément enracinés pour les générations à venir» (Etude)

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Johannesburg - La dépossession des Noirs sud-africains de leurs terres a non seulement affecté la prospérité économique des dépossédés, mais également désintégré la société et les familles qui ont été expulsées de force, révèle une étude publiée mardi.

«La dépossession des terres a non seulement limité la prospérité économique des Noirs, mais a également brisé des familles, aliéné des communautés et entrainé un traumatisme et un appauvrissement profondément enracinés pour les générations à venir», a déclaré la ministre de l’Agriculture, de la Réforme agraire et du Développement rural, Thoko Didiza, lors de la présentation des résultats de l’enquête sur l’évaluation du programme de restitution des terres.

L’étude, qui a débuté en 2018, fait suite à la décision du gouvernement d’évaluer l’impact socio-économique du programme de restitution.

La responsable a indiqué que la dépossession a plongé les familles et les individus dans le piège de la pauvreté et affecté le bien-être psychologique et l’espoir des personnes dépossédées, ainsi que de leurs descendants respectifs.

«La dépossession des terres conduisait à l’érosion de l’identité, provoquant une rupture de la cohésion sociale et une diminution des capacités cognitives et de prise de décision des personnes dépossédées sur le long terme», note-t-elle.

Mme. Didiza a de même expliqué que le programme de restitution des terres visait à apporter la justice foncière et à briser le cycle de la pauvreté parmi les dépossédés. L’enquête a donc été conçue pour mesurer l’impact de la restitution sur le bien-être global des bénéficiaires.

«L’un des domaines mis en évidence est le traumatisme profondément enraciné des victimes de dépossession de leurs terres et le comportement erratique qui en résulte de certains bénéficiaires», relève-t-elle. Et de poursuivre que l’étude montre que la guérison du traumatisme nécessitera un nouveau dialogue et des pistes conçues pour permettre aux victimes d’expulsions forcées d’exprimer leurs griefs.

La responsable a, en outre, souligné que les conclusions de l’étude représentent une étape importante non seulement dans le long chemin de l’Afrique du Sud vers la justice réparatrice, mais aussi dans le défi mondial que représente l’octroi de réparations aux dépossédés.

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