Les attaques contre les étrangers en Afrique du Sud sont ''profondément inquiétantes'' (PNUD)

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Une foule en colère avait fait du porte-à-porte et demandé des passeports aux étrangers qui habitent dans le quartier de Diepsloot. La victime, un ressortissant zimbabwéen, Elvis Nyathi , qui n’avait pas de documents de résidence en Afrique du Sud, a pris la fuite, mais elle a été poursuivie et brutalement tuée par les assaillants.

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Johannesburg - Les attaques violentes perpétrées durant les derniers mois contre des ressortissants étrangers en Afrique du Sud sont "profondément inquiétantes", a affirmé mardi le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans le pays, Ayodele Odusola.

"Les incidents de violence, d'intimidation et de harcèlement en cours contre les ressortissants étrangers suscitent une grande inquiétude", a déclaré M. Odusola, notant qu’il est "malheureux que cela se produise dans un pays doté de l'une des constitutions les plus inclusives au monde".

La semaine dernière, un ressortissant zimbabwéen, Elvis Nyathi, a été tué dans la banlieue nord de Johannesburg par des manifestants qui accusent les immigrés illégaux d'être derrière la recrudescence de la criminalité en Afrique du Sud.

Une foule en colère avait fait du porte-à-porte et demandé des passeports aux étrangers qui habitent dans le quartier de Diepsloot. La victime, qui n’avait pas de documents de résidence en Afrique du Sud, a pris la fuite, mais elle a été poursuivie et brutalement tuée par les assaillants.

"Au cours des dernières années, nous avons constaté avec une profonde inquiétude que des mouvements tels que l'opération Dudula forcent illégalement des personnes soupçonnées d'être des ressortissants étrangers illégaux à montrer leurs papiers", a déploré M. Odusola.

Il a précisé que les autorités sud-africaines sont appelées à faire respecter les droits de l'Homme de "toutes les personnes résidant en Afrique du Sud, indépendamment de leur nationalité ou de leur statut d'immigration".

Le mouvement Dudula est une organisation d'autodéfense qui cible les ressortissants étrangers, les accusant d’avoir attisé la criminalité et dérobé les emplois des Sud-africains. Son leader, Nhlanhla "Lux" Dlamini, a été arrêté fin mars par la police, mais relaxé par la suite.

Amnesty International avait appelé le gouvernement sud-africain à agir contre ce phénomène, notant que "l'absence de mesures prises par les autorités contre ces groupes s'était traduite par des violations des droits fondamentaux des ressortissants étrangers".

De son côté, le mouvement anti-xénophobie, Kopanang Africa, a déploré que les ressortissants étrangers soient utilisés comme boucs émissaires en Afrique du Sud, alors que le gouvernement est incapable de remédier à la crise économique que connait le pays.

 

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