Maroc – France : des élus français appellent à ''sortir'' de la crise des visas

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Le vice-président du Sénat français, Vincent Delahaye

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Une délégation de parlementaires français a appelé dimanche à Rabat à "sortir" de la crise des visas qui empoisonne les relations franco-marocaines depuis plus d'un an.

"Il faut trouver des solutions pour sortir de cette situation assez rapidement", a plaidé le vice-président du Sénat, Vincent Delahaye.

"Il faut essayer de trouver des voies de sortie qui soient acceptables par tous", a ajouté le sénateur de l'Essonne (banlieue parisienne) lors d'une visite de parlementaires organisée par le Cercle d'amitié franco-marocain Eugène Delacroix (CED).

En septembre 2021, Paris avait décidé de réduire de 50% le nombre de visas accordés à l'Algérie et au Maroc sous le fallacieux prétexte de mettre la pression sur des gouvernements jugés trop peu coopératifs dans la réadmission de leurs ressortissants expulsés de France.

Au Maroc, la mesure été qualifiée d'"injustifiée" par le gouvernement et de "grande maladresse" dans les milieux intellectuels.

Ce durcissement a déclenché des vagues d'indignation sur les réseaux sociaux et des articles virulents dans les médias, et jeté un froid dans les relations entre Rabat et Paris.

"On a rencontré des Marocains et des Marocaines qui étaient vexés. On a même entendu le mot humiliation", a assuré Salah Bourdi, le président du CED, lors d'une conférence de presse.

"Cette politique des visas a fait beaucoup de mal puisqu'elle a touché la partie marocaine la plus francophile et la plus proche de notre pays", a-t-il expliqué.

Le gouvernement français, qui vient de présenter son projet de loi sur l'asile et l'immigration, a récemment réitéré son objectif d'exécuter la totalité des obligations de quitter le territoire français (OQTF).

"Il faut déconnecter la question des visas de celle des OQTF", pour autant qu’elles soient effectivement liées, a estimé Michel Dagbert, sénateur du Pas-de-Calais (nord), qui a a par ailleurs souhaité "un pas dans la bonne direction par le Maroc".

Les appels se multiplient, côté marocain et français, pour mettre fin à cette "guerre des visas".

Cette dernière n'est pas la seule pomme de discorde entre Rabat et Paris.

La France est jugée trop attentiste voire fourbe sur la marocanité Sahara. 

Les canaux de communication ne sont toutefois pas rompus, selon l’AFP,dans l'attente de la nomination de nouveaux ambassadeurs dans les deux capitales, les précédents n'ayant pas été remplacés.

Selon plusieurs sources informées, le Roi Mohammed VI et Emmanuel Macron ont eu un entretien téléphonique le 1er novembre en vue d'une visite d'Etat du président français, prévue de longue date, d'ici la fin de l'année ou début 2023.

L'échange n'a pas été confirmé ni démenti officiellement. (Quid avec AFP)

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