Béni Mellal : un acte terroriste

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Que des individus violent un domicile pour ?punir? ses occupants, ?coupables? d?homosexualit? est une horreur en soi. Le traitement judiciaire de la part des autorit?s de B?ni Mellal est tout simplement un scandale. Les assaillants ?taient nombreux, la vid?o montre les visages de ces obscurantistes, seuls deux sont poursuivis. Les pr?sum?s homosexuels sont poursuivis alors qu?ils ?taient enferm?s chez eux, pensaient-ils en toute qui?tude. Il ne faut pas s??tonner que cela soul?ve un toll? sur la toile et que l?image du pays en prenne un coup.

Ce n?est pas le premier lynchage de la justice populaire. Nous avons eu droit ? des faits similaires ? F?s, Inezgane et un cas meurtrier dans la r?gion de Kenitra, la victime ?tait accus?e de vol. Dans tous ces cas, la police, les tribunaux, ont montr? beaucoup d?indulgence vis-?-vis des surexcit?s de la morale.

D??vidence leur conception de l?Etat ?de droit n?est pas conforme ? l?id?e g?n?rale puisqu?ils acceptent que la foule se charge de juger et d?ex?cuter la sentence. C?est un point de droit qu?il faut pr?ciser par une l?gislation appropri?e et non pas des d?nonciations laconiques.

Ce ph?nom?ne est un vrai danger s?curitaire. La plupart des cellules terroristes d?mantel?es dans les ann?es 2000 avaient d?but? par des exp?ditions punitives au nom de la religion. ?Le livre blanc du terrorisme au Maroc? donne le d?tail de ces groupuscules criminels qui, avant de s?attaquer ? l?Etat et ? ses symboles, ont d?abord fait des victimes parmi les citoyens, en application de leur propre chari?a. Le ?Ta?zir? c'est-?-dire le fait d?imposer la morale par la violence est incompatible avec l?Etat de droit. Celui-ci donne le monopole de la violence ? la force publique.

Les groupes qui revendiquent ce concept, ne reconnaissent pas la l?gitimit? de l?Etat. Pire ils s?attaquent ? celui-ci au nom de la d?fense de l?Islam, en d?autres termes l?accusent d??tre impie. Les s?curitaires qui luttent contre le terrorisme connaissent ce probl?me et l??valuent correctement. Leurs coll?gues s?aplatissent devant le moindre attroupement au nom de la morale. Cette incoh?rence ?doit cesser au plus t?t.

Ce d?bat l? n?emp?che pas un autre, plus large, sur les libert?s individuelles. La zone grise, celle de la tol?rance, on le voit maintenant, est chaque jour grignot?e par le conservatisme intol?rant, agissant. Il faut inscrire ces libert?s dans le marbre ou alors proclamer des interdictions claires, ce qui aurait le m?rite de situer le chemin qui reste ? parcourir.