Les deux policiers pi?g?s par le motocycliste espagnol ? Tan-Tan ont ?t? condamn?s ? un mois de prison ferme pour corruption. Certains estimeront que c?est peu, non en raison de la somme d?risoire per?ue, mais pour l?humiliation qu?ils ont fait subir dans la blogosph?re au corps de la police et au Maroc. D?autres consid?reront que c?est d?j? assez, vu que cette condamnation induit leur r?vocation. Ce semblant de d?bat introduit une discussion sur le niveau de cette corruption dans l??chelle ?des valeurs. L?homme est-il plus, moins ou aussi corrompu lorsqu?il touche cinquante dhs ou quand il navigue dans les eaux des millions de dhs?? En principe, la corruption est une et indivisible, sachant que le petit corrompu sera un grand dans la cat?gorie si l?occasion lui en est donn?e. Sachant encore que plus on monte dans la hi?rarchie de la cat?gorie, moins de risques on a d??tre attrap?, ou plus de chances d?en sortir en entrainant, parce que on en a les moyens, d?autres dans le cercle de la corruption. Pour clore le d?bat, l?humoriste Coluche qui aimait beaucoup rire des maux de la soci?t? disait, en substance, que l?on est passible d?inculpation pour corruption de fonctionnaire d?s lors que l?on offre un sucre ? un chien policier. J?ajouterai et ainsi de suite jusqu?? la conclusion des march?s, grands ou petits. Longtemps on a expliqu? la corruption de tous ceux qui se trouvent en position d?exercer un pouvoir pour l?attirer par la modicit? de leurs salaires. Depuis un effort a ?t? fait pour pallier cette indigence, entre autres au sein de la Suret? Nationale. Mais c?est connu, plus on en a plus on en veut. Ce n?est pas une excuse, mais le constat d?un vice humain. La corruption est inh?rente ? la culture marocaine. Il fut un temps o? on la v?hiculait ouvertement comme un compl?ment de salaire qui faisait vivre les d?positaires de l?autorit? sur le dos de la b?te. ?C?est pour cela qu?elle est si difficile ? ?radiquer, ?voire ? cantonner. Mais il ne faut pas d?sesp?rer. C?est en forgeant qu?on devient propre.