Un sujet délicat

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Le camp de l?abolition de la peine de mort au Maroc compte d?sormais trois mouvements?: La coalition marocaine contre la peine de mort, le R?seau des Parlementaires contre la peine de mort au Maroc (220 d?put?s et conseillers) et celui des avocats contre la peine de mort, tout nouveau venu. Celui-ci compte pour l?instant des sections ? travers six barreaux.

A l?approche du 10 octobre, journ?e mondiale pour l?abolition de la peine capitale, la coalition des trois r?seaux a tenu une conf?rence de presse le 8 du m?me mois. A travers un m?morandum, elle va interpeller ce vendredi le chef du gouvernement Abdalilah Benkirane.

Frappe-t-elle ? la bonne porte, sachant que le Coran propose, dans le cas du meurtre, des solutions interm?diaires plut?t que l?ex?cution du meurtrier??

En principe, l?Islam est ouvert ? l?abolition, mais je n?ai jamais entendu les islamistes prendre une position claire sur la question. Peut-?tre la consid?rent-ils non prioritaire dans leur agenda.

Il faut admettre que l?abolition de la peine de mort est un sujet d?licat. Elle ne s?est jamais faite sans grandes controverses, chaque fois qu?un pays a voulu franchir le Rubicon.

L?adh?sion ? l?abolition n?est pas toujours facile, mais il faut la percevoir comme l?expression d?une ?volution soci?tale et le reflet d?un niveau sup?rieur de d?veloppement culturel.

Qu?on le veuille ou pas, on finira bien par y arriver. En dehors de quelques pays, la Chine, la Cor?e du Nord, des Etas des Etats-Unis d?Am?rique, l?existence de la peine de mort n?est pas v?cue sans g?ne pas les pouvoirs. En t?moigne le fait que sur 193 pays membres de l?ONU, 160 ont d?cr?t? un moratoire sur son application. Une situation m?diane en attendant les ?volutions de leurs soci?t?s.

Au Maroc, la derni?re ex?cution remonte ? 1993 et plusieurs condamn?s attendent dans les couloirs de la mort, o? les psychotiques et autres malades mentaux n?ont pas ? y ?tre. Leur place est dans des centres d?internement psychiatriques.

N?anmoins cette situation d?attente est un signe d?espoir. Il indique que le l?gislateur a int?gr? l?in?luctabilit? de l?abolition.