billet
On vit dangereusement
A en croire mon amie et cons?ur Narjis Rerhaye, et connaissant sa rigueur je n?ai aucune raison de ne pas la croire, la nouvelle version de la loi sur la presse est accompagn?e, en catimini, d?amendements du code p?nal o? les sanctions concernant les journalistes sont aggrav?es. ??Pour la premi?re fois de l?histoire du Maroc, le code p?nal d?signe express?ment presse ?crite et presse ?lectronique. Les peines privatives de libert? c?toient de nouvelles sanctions comme la d?ch?ance des droits politiques, civils et familiaux des journalistes.??
Mustapha El Khalfi, pr?f?re l?ombre ? la lumi?re, sauf quand il s?agit des projecteurs des m?dias o? il se gargarise de mots sans contradicteurs en affectant un air grave et s?rieux qui ne lui rend pas forc?ment service. Un sourire de temps en temps ne ferait de mal ni ? lui ni ? ses auditeurs.
Mais selon toute vraisemblance, il n?a pas de conseillers en communication. Mais c?est son probl?me.
Le notre, c?est qu?il fait sortir l?ancien code par la porte et le fait rentrer par la fen?tre. Un tour de passe-passe en somme ?et, en principe, un jeu que l?Islam prohibe.
Si ce code s?av?re tel qu?on le dit, on a des chances de subir une quadruple peine?: ne plus pouvoir voter pour sanctionner le gouvernement, ni se pr?senter aux ?lections pour faire de la concurrence aux candidats PJD, et, au bout, on court le risque de se retrouver en prison sans la possibilit? pour nos enfants de nous rendre visite puisque en m?me temps on peut ?tre d?chus de nos droits familiaux.
Tant de menaces et aucun recours, du moment, nous assure-t-on, que le d?bat n?int?resse pas les partis qui sont en d?cr?pitude, pas plus que la soci?t? civile qui sombre dans la r?signation et le renoncement. Les seuls sur lesquels on devrait pouvoir compter, les syndicats de la presse, sont port?s absents, quelques uns de leurs dirigeants ?tant de connivence.
Dans les mauvaises pi?ces de th??tre, c?est l?instant o? se nouent les situations corn?liennes et s?impose la question l?nin?enne?: Que faire?? Entrer en dissidence et pr?ner la d?sob?issance civile face aux oukases du ministre de la communication.
Cela va de soi, ? nos risques et p?rils. On le sait depuis longtemps, le journalisme est un m?tier dangereux.