Si c’est Londres qui le dit

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Dimanche 4 mars, Sergueï Skirpal et sa fille Youlia sont retrouvés en état de convulsion sur un banc d’un parc de Salisbury, petite ville au sud de l’Angleterre.

Sergueï Skirpal est un espion russe retourné par les services britanniques. Son œuvre, entre autres renseignements stratégiques, n’est pas moins que d’avoir livré au MI6 l’identité de dizaines d’agents russes s’activant en Europe.

Démasqué par les services russes, il est sévèrement condamné. Mais le colonel agent double est si précieux aux yeux des Britanniques qu’il figure dans un lot d’espions échangés entre les deux camps. Depuis il vit en exile dans ce petit coin d’Angleterre où l’on nous dit, ou l’on veut nous faire croire, il a été rattrapé par son passé.

Ce dimanche 4 mars, il a été victime d’une attaque par un agent chimique innervant, de type Novichok développé par les Russes, nous expliquera-t-on plus tard.

A peine l’information connue, on assiste à un branle-bas de combat dans une presse occidentale sur le pied de guerre. L’hallali habituel : Envoyés spéciaux, information continue, débats interminables sur les tenants et aboutissants qui aboutissent au même accusé, Moscou.

C’est que bien avant même que la substance chimique responsable de l’état de l’agent double ne soit identifiée, Londres a montré du doigt le Kremlin. Le méchant ours, forcément le méchant ours qui les enquiquine en Ukraine, en Syrie et ailleurs, qui comme de Gaulle avec la France, a une certaine idée de la Russie.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov assure que son pays est prêt à coopérer pour peu que les Britanniques lui remettent, comme les y oblige la convention internationale sur l’interdiction des armes chimiques, un échantillon de la substance incriminée.

La premier ministre britannique, Theresa May fait la sourde oreille et passe à la vitesse supérieure, celle de la riposte et des sanctions. Nous, le commun des mortels, on a qu’à la croire sur parole, comme on a cru Colin Powell lorsqu’au nom de Georges Bush il a montré au Conseil de sécurité de l’ONU les images satellites prouvant l’existence des armes nucléaires en Irak.