Une campagne insidieuse

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Tout bon communicant doit se r?soudre ? la conclusion que c?est Benkirane qui fixe l?agenda politique et impose les th?mes. En 2011, il avait choisi les slogans du 20 F?vrier, la fin de la corruption, de la rente et celle de l?autocratie. Il a choisi le PAM comme symbole des deux et impos? une bipolarisation, sans rapport avec les r?alit?s sociales, plus mouvantes et beaucoup plus contrast?e.

Cette fois il a choisi ??Attahakoum?? le contr?le comme adversaire et y met le PAM comme symbole et outil de ce d?sir de contr?le. Il ne craint pas de laisser entendre, qu?au palais, et donc au sein de l?institution monarchique il y a des r?sistances au changement. C?est un d?bat de fond, qu?on entamera plus loin.

Mais notons que c?est sur ce th?me que se joueront les prochaines l?gislatives, l?Istiqlal, dans une ?ni?me volteface, lui emboite le pas, Chabat f?ch? par les d?cisions de justice contre ses ?lus convaincus dz corruptions l?che les chevaux. Pourtant il y a peu, il signait un accord d?alliance avec le PAM. Les autres partis tentent de sortir du pi?ge qui se referme inexorablement.

Entre les deux campagnes le PJD a gouvern?, dans le cadre de la nouvelle constitution et a donc un bilan, il a ?chou? dans la lutte contre la corruption, selon des indices internationaux, n?a pas touch? ? la rente, ? part la honteuse publication des listes, ses ?lus ont ?t? ? la panne dans plusieurs villes. Sur le plan ?conomique le taux de croissance est en berne, l?endettement atteint un seuil in?gal? depuis 12 ans, (63% du PIB), le ch?mage augmente, malgr? une conjoncture tr?s favorable, la baisse du cours du p?trole, la relative reprise en Europe et une politique volontariste de la banque centrale.

Mais qui parle de bilan ou de promesse tenue?? Personne. Le pire c?est qu?ils ont raison parce que cela n?a aucun impact sur les ?lecteurs. Benkirane et ses zouaves ont r?p?t? inlassablement qu?on ne les laissait pas travailler. Cette fois il ne parle plus de ??crocodiles?? mais d?un Etat shadow, il ne craint pas de faire r?f?rence au discours de Youssoufi ? Bruxelles, ou encore au livre de A. Ibrahim ?? r?sistance en pleine temp?te??. C?est cela que la man?uvre politicienne est d?une ex?crable malhonn?tet? intellectuelle.

Les deux ex premiers ministres Tihadis n?avaient ni le texte fondamental, ni le contexte politique qu?il a. Et entre temps la construction d?mocratique a ?volu? de plusieurs crans.

Le vrai d?bat de fond concerne la cohabitation entre la l?gitimit? monarchique, aujourd?hui incontestable m?me sur le plan d?mocratique, et la souverainet? populaire fondement de la d?mocratie. Si Benkirane posait le d?bat en ces termes il serait respectable et respect? par tous les d?mocrates. Il y a presque quarante ans que l?USFP a inscrit la monarchie parlementaire comme objectif final de son combat. Donc cette question n?est pas nouvelle. Seulement la monarchie marocaine n?a pas la m?me histoire que l?Anglaise. Celle-ci a ?t? d?savou?e par la r?volte de Cromwell, c?est-?-dire celle des nobles et de la bourgeoisie, les ?lites, les ?lites du pays. La monarchie au Maroc a incarn? la volont? de la Nation lors du combat pour l?ind?pendance, pour l?unit? sauf ? ?tre aveugle il faut reconnaitre que les avanc?es en mati?re de droits de l?homme, les grands travaux, la stabilit?, sont mis au cr?dit du Roi, par l?ensemble des marocains, le r?le ex?cutif de la monarchie ne souffre pas d?une perte de cr?dibilit? c?est m?me les partis qui en souffrent aujourd?hui.

Une campagne, telle que projet?e par Benkirane est insidieuse. Comme d?habitude courageux mais pas t?m?raire. Il souligne sa fid?lit? au Roi, tout en s?attaquant ? l?institution que celui-ci incarne. Il refuse le d?bat de fonds en rappelant qu?il est pour une monarchie ex?cutive.