Brésil: une montagne de livres boueux devant la librairie Nobel, à Petropolis

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Les quelques ouvrages dont les pages restent lisibles "ne peuvent même pas être donnés" parce qu’ils sont restés au moins 36 heures dans l'eau

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Une montagne de livres aux pages frippées et maculées de boue est empilée devant la plus grande librairie de Petropolis, un des symboles de la destruction de cette ville touristique brésilienne où des pluies diluviennes ont fait au moins 176 morts.

En quelques heures, le sous-sol où était conservé la plupart du stock de la librairie Nobel a été inondé jusqu'au plafond. Des milliers d'exemplaires ont été perdus.

Livres pour enfants, manuels de mécanique, polars, classiques de la littérature fantastique comme "Bilbo, le Hobbitt": tous les ouvrages ont été engloutis par une immense vague d'eau boueuse.

"L'eau est montée jusqu'à trois mètres au sous-sol, qui a été inondé très vite. Dans la boutique, on a aussi eu 20 centimètres d'eau", raconte la propriétaire de la librairie, Sandra Correa Neto.

Depuis que le niveau de l'eau a baissé, les livres ont été empilés sur le trottoir devant la boutique et les images sont devenues virales sur les réseaux sociaux.

Les quelques ouvrages dont les pages restent lisibles "ne peuvent même pas être donnés" parce qu’ils sont restés au moins 36 heures dans l'eau et pourraient provoquer des infections aux lecteurs, avertit Mme Correa.

"C'est une grande douleur", déplore-t-elle, le regard triste. Les pertes sont estimées à environ 500.000 réais (environ 87.000 euros).

Dès qu'elle a su que la librairie avait perdu une bonne partie de son stock, Lisa da Costa, habitante de Petropolis de 18 ans, s'est portée volontaire pour aider les propriétaires à remettre leur commerce sur pied.

"C'est triste de voir autant de livres perdus", déplore la jeune fille.

Les violents orages qui se sont abattus sur Petropolis mardi dernier ont transformé les rues en torrents de boue et provoqué des glissements de terrain qui ont détruit des dizaines de maison.

Si le bilan humain est extrêmement lourd, avec 176 décès confirmés et 112 disparus, les dégâts matériels sont également considérables.

Des monuments historiques de cette ville qui était la résidence de la Cour impériale du Brésil au 19e siècle ont été recouverts de boue et des dizaines de véhicules, y compris des autobus, ont été renversés, certains entraînés dans les rivières de bout.

En quelques heures mardi soir, l'équivalent d'un mois de pluie s'est abattu sur Petropolis, ville de 300.000 habitants située à 60 km au nord de Rio de Janeiro.(AFP)

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