Festival de Marrakech: Après 22 ans, enfin l'Etoile d'or pour un film marocain !

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La réalisatrice marocaine Asmae El Moudir a décroché samedi l'Etoile d'or du festival international du film de Marrakech avec "Kadib Abyad" (La mère de tous les mensonges), une première pour un film marocain.

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La réalisatrice de 32 ans explore dans ce documentaire le passé hanté de non-dits de sa famille et, au-delà, celui du royaume marocain pendant les "années de plomb" du règne de Hassan II.

Faute d'images d'archives, elle a imaginé un dispositif ingénieux en filmant une maquette du quartier de son enfance casablancaise ainsi que des figurines pour narrer ce passé familial, avec en arrière-plan les "émeutes de la faim", réprimées dans le sang, en juin 1981 à Casablanca.

"Je suis très contente de recevoir la première Etoile d'or pour le Maroc", a déclaré à l'AFP Asmae El Moudir après son sacre.

"Chaque société possède une vérité qui a été enterrée, brûlée, expurgée, effacée mais grâce à la mémoire collective, bien qu'imparfaite, nous préservons l'histoire qui ne peut être effacée par le biais du témoignage, la création et recréation", a dit Jessica Chastain, la présidente du jury, à propos du film qui avait remporté en mai le prix de la mise en scène dans la sélection Un Certain Regard, au festival de Cannes.

Le prix du jury a été décerné ex-aequo au réalisateur marocain Kamal Lazraq pour "Les meutes" et à la réalisatrice franco-algérienne Lina Soualem pour "Bye Bye Tibériade" qui retrace la vie de l'actrice franco-palestinienne Hiam Abbass.

"Ce prix est dédié à tous les Palestiniens qui tentent de trouver leur place dans le monde", a déclaré Lina Soualem dans un message enregistré, appelant à une "cessation des hostilités" dans la bande de Gaza où une guerre a éclaté en représailles à l'attaque sanglante du Hamas palestinien le 7 octobre sur le sol israélien.

C'est le film "Banel et Adama" de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy qui a remporté la prix de la mise en scène.

Le prix d'interprétation féminine est allé à l'actrice bosnienne Asja Zara Lagumdzija pour son rôle dans "Excursion" et celui d'interprétation masculine à l'acteur turc Doga Karakas pour "Dormitory".

Ce palmarès marque la fin de la 20e édition du festival, organisée du 24 novembre au 2 décembre et marquée par la "sobriété" en raison de la guerre à Gaza. (AFP)

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