La bibliothèque Al Quaraouiyine : Un récit millénaire de savoir et une perle du patrimoine marocain

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Arrivée du Sultan Sidi Mohammed ben Youssef et du résident général du protectorat franais Noguès place Seffarine à Fès le 9 mai 1940 pour inaugurer la nouvelle Médersa de Seffarine, et poser la première pierre de la nouvelle Bibliothèque de Quaraouiyine

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La bibliothèque Al Quaraouiyine de Fès est l’une des plus anciennes bibliothèques du monde arabo-musulman. Fondée au 14ème siècle par le Sultan mérinide Abou Inan, elle est considérée comme un joyau du patrimoine culturel marocain.

Au fil du temps, la bibliothèque s’est enrichie de dons prestigieux de la part de sultans, de princes, de princesses et d’érudits. Ces donations ont permis de constituer des fonds rares et précieux, composés de manuscrits anciens traitant de multiples disciplines : théologie, droit, astronomie, médecine, philosophie et bien d’autres.

Parmi ses trésors, figurent un exemplaire unique du Saint Coran, datant de la fin du 2ème siècle et qui a été écrit à l’encre d’or, et un autre du "Kitab al- Ibar" (Livre des leçons), rédigé par Ibn Khaldoun.

Après sa fondation par le Sultan Abou Inan, qui lui a offert l’ensemble de ses livres personnels, la bibliothèque a bénéficié de l’intérêt soutenu des souverains marocains successifs.

Au 16ème siècle, le sultan saadien Ahmed Al-Mansour a pris la bibliothèque sous sa protection. Il a fait construire pour elle un plus vaste emplacement au sein de la mosquée Al Quaraouiyine et lui a légué de nombreux ouvrages.

La bibliothèque a même porté pendant un temps le nom de "bibliothèque Ahmadienne" ou "bibliothèque mansourienne", du nom de ce mécène éclairé.

Par la suite, les sultans alaouites n’ont eu de cesse d’enrichir les fonds de la bibliothèque Al Quaraouiyine en lui offrant des livres précieux et en veillant à son entretien.

Lorsque la bibliothèque, laissée à l’abandon, a été en partie pillée au début du 20ème siècle, feu Mohammed V a entrepris de la restaurer et de lui redonner ses lettres de noblesse.

En 1940, il a fait construire pour elle un nouvel édifice en dehors de la mosquée Al Quaraouiyine. Ce bâtiment, inauguré en 1944, accueille aujourd’hui la bibliothèque sur la place Seffarine à Fès.

Selon Abou Bakr Jaouane, conservateur adjoint de la bibliothèque Al Quaraouiyine, cet édifice prestigieux compte parmi les plus anciennes bibliothèques du royaume du Maroc.

Son histoire a connu trois grandes étapes. La première remonte au 14ème siècle lorsque Abu Inan Al Marini fonda cette institution en lui construisant un siège au sein même de la mosquée Al Quaraouiyine et en lui léguant sa précieuse collection de livres. Vint ensuite une phase d’expansion sous le règne d’Ahmed El Mansour Saadi au 16ème siècle, un second siège vit le jour, attenant à la mosquée. Les manuscrits y étaient conservés mais lus à l’intérieur de la mosquée Al Quaraouiyine. Enfin, en 1940, feu Mohammed V fit bâtir un nouvel édifice, vaste et spacieux, toujours utilisé de nos jours. Comme ses prédécesseurs, le souverain dota la bibliothèque d’une collection de manuscrits, de même que sa noble famille, conclut Jaouane.

Riche de ce passé prestigieux, la bibliothèque Al Quaraouiyine a entamé au 21ème siècle une mue vers la modernité, sans renier son héritage historique. Après sa restauration en 2004, elle s’est équipée des technologies les plus récentes en matière de conservation, de sécurité et de traitement des fonds.

La bibliothèque Al Quaraouiyine comprend une salle de lecture, une salle de lecture de microfilms, deux laboratoires dont un est composé des salles de restauration et d’enregistrement sur mico-films des manuscrits.

La bibliothèque est ainsi passée dans l’ère du numérique tout en préservant la mémoire des siècles passés.

Ce dialogue entre tradition et modernité fait de la bibliothèque Al Quaraouiyine un lieu unique, symbole de la richesse intellectuelle et historique du Maroc.

En abritant sous ses voûtes ce patrimoine manuscrit exceptionnel, la bibliothèque témoigne de la grandeur multiséculaire de la civilisation marocaine et confirme son statut de trésor culturel inestimable.

 

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