''Aucun des problèmes de la zone euro n'a été résolu'', selon l'historien de l'économie Adam Tooze

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Adam. Tooze juge "effroyablement mauvais" le bilan des instances de coopération internationales, citant les débuts chaotiques de la distribution des vaccins anti-Covid ou les difficultés à annuler la dette des pays les plus pauvres.

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L'Europe doit se montrer inventive pour se sortir des énormes défis auxquels elle est confrontée, estime dans un entretien à l'AFP l'historien de l'économie Adam Tooze, jugeant qu'"aucun des problèmes" n'a été résolu sur le continent.

"Je ne suis pas un euro-pessimiste, mais il faut bien admettre qu'aucun des problèmes de la zone euro n'a été résolu", a indiqué le professeur à l'Université de Columbia, dans les couloirs du Forum de Davos.

La crise des subprimes en 2008 et la crise des dettes souveraines au tournant des années 2010 ont consisté en une série d'"improvisations" d'après lui, tandis qu'il juge la gestion de la pandémie de Covid-19 et la transition énergétique insuffisamment ambitieuses.

En 2022, "nous avons l'opportunité cette fois d'entendre des personnalités puissantes pouvant appuyer la mise en place de mesures plus durables", estime l'historien, en citant le Premier ministre italien Mario Draghi, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.

D'autant que la situation à laquelle l'Europe est confrontée avec la guerre en Ukraine "apporte exactement le genre de contexte pouvant justifier de nouvelles solutions créatives", à l'instar de la suspension des règles budgétaires européennes en raison de la pandémie.

Face à la flambée des prix alimentaires, M. Tooze suggère que les Etats-Unis et l'Europe pourraient au moins supprimer les incitations financières à utiliser la production agricole pour faire des biocarburants.

M. Tooze juge par ailleurs "effroyablement mauvais" le bilan des instances de coopération internationales, citant les débuts chaotiques de la distribution des vaccins anti-Covid ou les difficultés à annuler la dette des pays les plus pauvres.

"On aurait pu penser un jour que le G20 serait la force motrice derrière la gouvernance mondiale, avec la Russie et la Chine", souligne-t-il. "Désormais, le G20 est un canard boiteux", depuis la gurre russe en Ukraine et la mise au ban de Moscou de la scène internationale.

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