Centrale Danone : Les conséquences économiques du boycott

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Ce mardi 29 avril, prenait effet la décision de Centrale Danone de réduire de 30% ses approvisionnements en lait auprès de ses éleveurs-partenaires devant les effets néfastes de la campagne de boycott à laquelle elle fait face. De son côté, le directeur de la société a accordé une interview à Médias24 dans laquelle il est revenu sur les impacts de ce boycott

Considérant ce mouvement de boycott comme une situation nouvelle au Maroc et dans le monde, le directeur de Centrale Danone, Didier Lamblin, a confié à Médias24 que cette campagne a détruit beaucoup de leurs initiatives, notamment, leurs offres ramadanesques, l’offre de réconciliation et la campagne de transparence.

Ensuite, Didier Lamblin a confirmé la décision de réduire de 30% ses approvisionnements en lait. Il a également tenu à préciser que depuis le début de cette campagne, le 20 avril dernier, Centrale Danone n’a pas lâché les éleveurs et a continué sa collecte de lait.  

« On a pendant ce temps essayé de changer la donne, de retourner la situation de boycott, on a utilisé à fond notre tour de poudrage, nos installations d’UHT, notre beurrerie pour tenir le plus longtemps possible. Mais on a eu une alerte dans l’entreprise, samedi 26 mai, que ça devenait intenable et qu’il fallait réduire la collecte », a-t-il affirmé à Médias24.

Par ailleurs, le directeur de Centrale Danone, à défaut de donner un chiffre exact concernant l’impact du boycott sur leur chiffre d’affaires, a confié au journal que l’impact a été significatif et a conduit à l’arrêt des recrutements et de toute formation, des donations aux fondations ainsi que le gel des investissements.

En plus de la réduction de la collecte, le directeur a fait savoir que la société a aussi arrêté les contrats d’intérim de moins de six mois. Par ailleurs, il a ajouté que ces deux mesures sont provisoires, en attendant que la situation change.

Concernant les informations selon lesquelles 900 personnes ont été licenciées, Didier Lamblin a assuré à nos confrères qu’elles sont fausses.

Le directeur, qui considère que Centrale Danone est une « victime collatérale » du boycott, a réaffirmé qu’il n’y a eu aucune tentative de réduction de volumes de certains produits dérivés ni de changement de prix depuis qu’il est à la tête de la société (deux ans et quatre mois).

« Nous avons mis 1,5 milliard de DH d’investissements sur la table ces cinq dernières années, plus de 80% uniquement pour élever le standard de qualité et de sécurité. Nous n’avons pas mené des investissements pour agrandir nos capacités puisque le secteur a été attaqué et nos volumes n’ont pas bougé depuis cinq ans. Mais on l’a fait pour se préparer à l'avenir », a-t-il souligné.

Après avoir avoué qu’il serait difficile de récupérer les pertes occasionnées par le boycott, Didier Lamblin a toute fois déclaré qu’il n’était pas à l’ordre du jour pour le groupe de sortir de la production de lait au Maroc.

Enfin, le directeur de Centrale Danone a déclaré à médias 24 avoir retenu de ce boycott que le groupe a peu communiqué sur « tout ce qu’il faite de bien pour le pays » par « humilité ». « Les consommateurs attendent qu’on réinvente Centrale Danone. Qu’on réinvente son offre mais surtout sa communication. Je pense qu’on a pêché par humilité de ne pas avoir dit tout ce qu’on fait de bien pour ce pays », a-t-il conclu.

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