Entretien avec Lamiae Benmakhlouf, la nouvelle DG du Technopark

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Être à la tête du premier incubateur de startups du pays n’est pas une mince affaire. Lamiae Benmakhlouf, nouvelle directrice générale de la «Moroccan Information Technopark Company» MITC, ne semble pas douter une seconde de sa capacité à relever le challenge. Elle se confie au Quid pour la première fois après sa nomination à la tête des Technoparks du Maroc. Elle partage avec nous sa vision et ses ambitions pour la MITC. Entretien.

Comment s’est passé votre nomination à la tête de la MITC ?

J’étais en voyage aux Etats-Unis pour le programme Techwomen, le 15 octobre on m’a contacté pour passer un entretien avec notre ministre de tutelle et après quelques jours, j’ai été nommée par le conseil d’administration du MITC.

Quel était votre sentiment ?

Fière déjà d’être à la tête d’un organisme auquel j’adhère depuis 2002, et en même temps prête à relever le défi de poursuivre dans la vision qu’on a instauré et mis en œuvre depuis des années. Une des raisons les plus valables à ma nomination, d’ailleurs, c’est d’assurer la continuité des chantiers de mon prédécesseur, qui ont été un succès. Le Technopark est aujourd’hui dans une stratégie de régionalisation de son activité et on fera en sorte que cela continue ainsi.

Quel est votre vision pour le Technopark ?

Je ne vais pas changer de vision, mon action s’inscrira dans la continuité du travail élaboré par Omar Balafrej avec une amélioration continue des services au profit de nos clients et bien sûr la mise en place de certains projets qui m’ont inspirés quand j’étais à la silicon valley.

Y-aura-t-il des nouveaux Technoparks qui verront le jour ?

Pour l’instant on est totalement concentré sur l’installation des startups de la région du nord dans le Technopark de Tanger. Il faut savoir que le management du MITC est très restreint, nous ne sommes que 35 employés pour les 3 Technoparks, mais on fait avec. L’essentiel pour nous c’est de finaliser l’installation des startups dans le Technopark de Tanger, et par la suite on songera à en créer d’autres … Mais cela ne se fera que quand les autorités nous permettront de trouver du foncier bien situé et accessible aux transports publics.

Pouvez-vous nous donner une idée sur le taux d’échec des startups au sein des Technoparks au Maroc ?

Au Technopark, le taux d’échec est minime pour plusieurs raisons. D’abord nous avons instauré depuis plusieurs années un processus de sélection qui est aujourd’hui rodé (des critères d’éligibilité et un business plan détaillé entre autres). Ensuite, une fois l’entreprise acceptée par le Technopark, nous exigeons une recommandation d’un des membres de notre écosystème, suite à quoi elle pourra devenir membre d’une des associations qui saura lui apporter le soutien nécessaire en termes d’entreprenariat et de mentoring. Du coup on minimise le taux d’échec.

La plupart du temps, quand une startup est dans une situation difficile, elle procède à la récupération. C’est un mentor ou un accompagnateur qui aide la startup à se redresser, et dans certains cas elle bénéficie même d’un financement pour sortir du gouffre.

Quid du Maroc Numeric Fund ?

C’est le seul fond d’amorçage dédié aux nouvelles technologies de l’information, il a connu un grand succès par ses 17 participations. Ce succès nous permet de demander la création du MNF2, ce qui est justifié par le bon déroulement du MNF1. On a pu booster énormément de startups grâce à ce fond qui est dédié aux projets innovants et qui ont de la valeur ajouté, on a investi la totalité des fonds du MNF1, et on est entrain de nous préparer pour une deuxième expérience afin que d’autres projets innovants puissent en bénéficier.

Quels sont vos ambitions ?

De poursuivre le travail qui a été fait tout en modernisant le processus de gestion, élargir notre écosystème en multipliant nos partenariats avec d’autres acteurs entrepreneuriaux, et accélérer la duplication régionale du Technopark,

Pour réussir cela, il faudra compter sur l’implication des acteurs locaux. On possède une liste d’attente importante dans toutes les villes où le Technopark existe, cela veut dire que l’environnement du Technopark incite les jeunes à concrétiser leurs projets et créer leurs entreprises. Ces entreprises trouvent le confort et l’accompagnement qu’il faut, reste à leur faciliter le financement et surtout l’accès au marché. Ce dernier point demeure la difficulté majeure que subissent nos startups.

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