Entretien avec Mounir Jazouli, président du Groupement des Annonceurs du Maroc

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L’African digital summit qui en est à sa 3ème édition, s’est tenu les 1er et 2 décembre à Casablanca. Selon plusieurs acteurs et professionnels du secteur, cette édition est montée en gamme et a gagné en maturité. Cet événement a été organisé par le Groupement des Annonceurs du Maroc (GAM) qui œuvre depuis plusieurs années à faire monter en puissance la publicité digitale au Maroc. Pour apporter un éclairage sur les objectifs et les missions du groupement, nous avons interviewé le président du GAM, Mounir Jazouli, qui s’est livré à cœur ouvert au Quid. Entretien.

Parlez nous du groupement des annonceurs du Maroc...

Le Groupement des Annonceurs du Maroc (GAM) est la corporation des marketeurs qui regroupe les marques marocaines de souche et les multinationales installées au Maroc. Nous avons une centaine de membres qui centralise entre 95 et 97% de l’industrie publicitaire marketing et de l’investissement publicitaire marketing du pays.

Le GAM a été créé en 1983 et a adhéré depuis 1989 à la Fédération Mondiale des Annonceurs qui regroupe 70 multinationales et 60 associations d’annonceurs.

Quel est votre rôle ?

Notre rôle principal est de défendre les intérêts de nos membres et de l’ensemble des parties prenantes en termes de réglementation, d’imposition et de fiscalité. Nous nous occupons de la formation des membres et l’organisation de rencontres entre eux, ainsi que le GIE qui regroupe les annonceurs, les régies et les agences. Par ailleurs, nous mesurons l’audience pour la radio, la télé et la presse en général...

Quelles sont vos ambitions ?

Depuis 2011, nous oeuvrons pour devenir le déclencheur d’une dynamique de changement au Maroc. Notre rôle est de favoriser la collaboration entre les différents acteurs. Nous sommes dans une dynamique de défense des intérêts communs et non individuels.

Je tiens à remercier les personnes qui ont dirigé le GAM en 1989 car ils ont eu la bonne idée d’adhérer à la Fédération Mondiale des Annonceurs. Ceci nous a donné une bonne ouverture sur le monde.

En 2012 j’ai été élu membre du comité exécutif de la Fédération et cela s’est renouvelé pendant les 4 années qui ont suivi. Le GAM travaille avec la Fédération pour la création d’associations d’annonceurs en Afrique puisqu’il y en a, je crois, que 4 ou 5 dans tout le continent.

Quelle est votre place dans cette organisation qui regroupe annonceurs, régies, agences, etc ?

Nous sommes au centre de tous ces acteurs. Nous voulons aider les marques à se développer et ce au service des consommateurs qu’ils soient marocains ou non en suivant la dynamique d’internationalisation des produits marocains.

Selon vous comment se porte le marché publicitaire au Maroc ?

Il y a une meilleure relation entre les annonceurs et les agences. Le secteur fonctionne et s’autorégule tout seul avec une bonne conscience collective de l’ensemble de ses composantes. Les relations entre les acteurs sont plutôt transparentes et fluides et on le remarque quand on reçoit les retours positifs de certains acteurs internationaux quant à notre fonctionnement. Nous mettons, notamment, à la disposition de nos membres tout un système de base de données.

En 2015, nous avons déposé une candidature pour recevoir, ici au Maroc, le Global Marketer Week qui est organisé par la Fédération Mondiale des Annonceurs avec l’association d’annonceurs d’un pays différent à chaque édition. C’était le plus grand événement marketing qu’a organisé le Maroc durant les 10 ou 15 dernières années passées. C’est là que nous est venue l’idée de faire l’African Digital Summit. La première édition a été lancée en 2014 et c’était un sommet marocain. C’est à partir de l’année dernière que nous avons commencé à gagner une dimension africaine.

En marge de la COP22 nous avons lancé ce que nous appelons l’initiative « BB » pour cadrer et canaliser les engagements des marques pour protéger l’environnement. Le lancement a été fait en août dernier et là il y a un groupe de travail regroupant pas mal d’annonceurs et de marketeurs marocains qui travaille pour la mise en place complète de cette initiative.

Que pouvez-vous nous dire sur l’African Digital Summit ?

En 2014 nous avions comme idée de produire une étude pour fournir de la data aux annonceurs et aux marchés au niveau du digital parce que tout le monde parlait de cela. Nous avons donc décidé de créer cet événement pour les marques et autour des marques avec les agences, les régies, les médias, le monde académique et tous les acteurs qui touchent de près ou de loin le milieu du digital. Nous avons commencé par le Morocco Digital Summit qui est, comme son nom l’indique, un sommet du digital marocain et nous avons fait un programme pour la journée avec des thématiques qui collaient à l’actualité. C’est un événement qui a eu beaucoup de succès puisqu’au début nous avions comme objectif de rassembler 200 personnes et quand les inscriptions ont débuté nous nous sommes retrouvés avec plus de 800 inscrits.

L’année d’après, en 2015 nous avons décidé de faire un sommet africain avec des intervenants venus d’Afrique subsaharienne et des pays arabes. Auparavant nous avons fait des recherches concernant les événements du genre à travers le monde et il n’y en n’avait pas de la même envergure que celui que nous voulions créer. Cette édition s’est très bien passée et comme nous avions acquis un certain positionnement, nous nous sommes dits que la prochaine étape serait de renforcer cette place. Et c’était cela l’esprit de la troisième édition.

A la troisième édition nous avons maintenu notre positionnement et le même concept en rajoutant quelques composantes pour donner plus d’ampleur à l’événement. Nous avons créé le Digital Garden qui est un espace où nous avons reçu les startups technologiques qui ont des solutions pour alimenter, enrichir, renforcer, développer les stratégies et la transformation digitale chez les annonceurs marocains et africains. La deuxième nouveauté était les Moroccan Digital Awards qui ont été un véritable succès dans la mesure où la compétition réunissait des candidats de qualité.

Quelles sont vos attentes pour 2017 ?

Nous avons des idées pour innover. Depuis la première édition jusqu’à aujourd’hui, l’étude concernait le Maroc uniquement, avec le Digital Trends Morocco, mais l’année prochaine nous allons ajouter une étude africaine (le Digital Trends Africa). Concernant les Moroccan Digital Awards nous avons l’ambition de passer aux African Digital Awards l’année prochaine mais ce n’est pas encore sûr.

Quel message voulez-vous passer aux consommateurs ?

Je voudrais juste répéter que notre but principal c’est de servir le consommateur. Nous œuvrons donc pour leur satisfaction et renforcer la confiance qu’ils ont en nous.

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