L’Aid Al Adha : Un sacrifice qui bouffe jusqu’à 57% du mensuel du ménage marocain

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Le sacrifice de l’Aid Al Adha prélève près de 29% en moyenne de la dépense globale mensuelle des ménages marocains, dont la charge financière sur le budget varie selon leur niveau de vie, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Cette charge représente plus de la moitié (57%) de la dépense globale mensuelle pour les 10% des ménages les plus pauvres, contre 15% pour les 10% les plus aisés, a précisé le HCP dans une note d’information sur les dépenses de consommation des ménages lors de la rentrée scolaire et de la fête de l’Aid Al Adha, indiquant qu’afin de s’acquitter du rituel de sacrifice, les ménages marocains optent pour les ovins dans leur majorité (96,2%), tandis que le reste préfère les caprins (3,3%), comme c’est le cas notamment en milieu rural, et les bovins (0,5%). 

Le HCP a en outre fait savoir qu’Aid Al Adha représente près de 41% de la quantité annuelle des viandes rouges consommée par les ménages, notant que cette dernière est plus élevée pour les 20% des ménages les plus pauvres (65,4%), contrairement au quintile le plus aisé (31,3%).

Quant au prix moyen des animaux d’abattage, il s’est élevé à 1.841 DH en 2013 contre 1.100 DH treize années auparavant (en 2000/01), enregistrant ainsi une augmentation de 67%, soit une évolution de +4% par an, a relevé la même source, ajoutant que la dépense générée par l’ensemble des ménages a atteint 13 milliards de DH.

Par ailleurs, selon les données de l’enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages, réalisée par le HCP, le rituel du sacrifice à l’occasion de la fête de l’Aid Al Adha n’a pas été accompli par 4,7% des ménages marocains en 2013. Cette proportion a baissé, comparativement à la période 2000/2001, où elle avait atteint 5,2%, a ajouté l’enquête.

Le non accomplissement de ce rituel est plus souvent le fait des ménages citadins et individuels, a expliqué la note, indiquant que les ménages urbains sont plus enclins à ne pas sacrifier du mouton que les ruraux (5,9% contre 2,5%). 

Les ménages individuels constituent la catégorie la moins concernée par le sacrifice de l’Aid Al Adha (46,5%), a précisé la même source, notant que cette proportion tombe jusqu’à 0,8% pour les ménages composés d’au moins 6 personnes.

Ainsi, selon le HCP, plus l’individu est riche et instruit plus il a tendance à se soustraire à cette obligation religieuse. En effet, près de 12% des ménages appartenant au 10% de la population la plus aisée ne sacrifient pas de mouton à l’occasion de l’Aid, contre moins de 2% pour les ménages relevant des 10% de la population la plus pauvre. De même, 11,6% des chefs de ménage d’un niveau d’enseignement supérieur s’inscrivent dans cette tendance, contre 4% pour les chefs de ménage sans niveau d’instruction.

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