Les scénarios du HCP pour l’économie nationale

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La croissance de l'économie nationale devrait s'établir à 3,3% en 2023, après une forte décélération de 1,3% enregistrée en 2022, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). En 2024, le Produit Intérieur Brut (PIB) restera dans ces eaux là pour enregistrer une croissance de 3,6%

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Rabat - Le volume de la demande intérieure devrait progresser de 2,8% en 2024, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), tandis que l’inflation, exprimée par l'indice implicite du PIB (produit intérieur brut), devrait connaitre, l’année en cours, un ralentissement à près de 2,8%.

L'essentiel du Budget économique exploratoire 2024 du HCP se décline ainsi :

Situation économique 2023 :

- La croissance de l'économie nationale devrait s'établir à 3,3%, soutenue principalement par les activités primaires et tertiaires.

- La valeur ajoutée agricole devrait connaître une amélioration de 6,7%.

- L'inflation, exprimée par l'indice implicite du PIB (produit intérieur brut), devrait connaitre un ralentissement à près de 2,8%.

- Le taux de chômage au niveau national devait connaitre une quasi-stagnation à 12,2%.

- La demande intérieure devrait connaitre un accroissement de 0,9%.

- Le déficit budgétaire devrait enregistrer un allègement à 4,8%.

- Le Trésor devrait faire recours aux ressources financières externes pour le financement de ses besoins.

- Le ratio de la dette extérieure du trésor devrait grimper à 18,6% du PIB. La dette globale du trésor devrait se situer à près de 72% du PIB.

- Les avoirs extérieurs nets devraient atteindre près de 342,7 milliards de dirhams (MMDH).

- Le besoin de la liquidité bancaire devrait continuer de se creuser pour atteindre près de 107 MMDH.

Perspectives économiques 2024 :

- Le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait enregistrer une croissance de 3,6%.

- Le secteur agricole devrait dégager une hausse de 8,3%, confortée par la consolidation de la production végétale et le redressement attendu de l'activité de l'élevage.

- Les activités non agricoles devraient maintenir leur taux de croissance à près de 2,9%.

- L'inflation, mesurée par l'indice implicite du PIB, devrait ainsi ralentir à 1,8%.

- Le volume de la demande intérieure devrait progresser de 2,8%, avec une contribution positive à la croissance du PIB s'élevant à 3,1 points.

- L'épargne nationale devrait atteindre 28,1% du PIB, compte tenu des revenus nets en provenance du reste du monde qui devraient représenter près de 7,5% du PIB.

- Les exportations de biens et services devraient enregistrer, en terme nominal, une évolution de 7,9%, tandis que les importations devraient afficher une progression de 7,2%.

- Le déficit budgétaire devrait s'établir à 5% du PIB.

- Le ratio de la dette extérieure garantie devrait se situer à 13,6% du PIB.


- Tenant compte d'une légère hausse du ratio de la dette du trésor à 72,9% du PIB, le ratio de la dette publique globale devrait afficher une accentuation à 86,5%.

- Les réserves nettes en devises devraient garder un niveau presque similaire à celui de l'année précédente, pour couvrir 5,2 mois d'importations.

La demande intérieure à 2,8% en 2024

Pour revenir au volume de la demande, il devrait afficher une contribution positive à la croissance du produit intérieur brut (PIB) s'élevant à 3,1 points, estime le HCP dans le Budget économique exploratoire 2024.

Cette performance est attribuable à l'accroissement de la consommation des ménages qui devrait enregistrer une hausse de 1,6% contribuant de 1 point à la croissance économique, sur fond d'amélioration du revenu agricole et du maintien du rythme d’évolution tendanciel des transferts extérieurs, dans un contexte marqué par l'atténuation des effets d’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages, explique la même source.

De son côté, la consommation des administrations publiques devrait enregistrer une hausse de 3,8% donnant lieu à une contribution positive de 0,7 point au PIB.

Ainsi, la consommation nationale devrait évoluer de 2,2%, soit un rythme de croissance plus important comparativement à l'année 2023, contribuant pour 1,7 point à la croissance économique en 2024.

Tirant profit de l’amélioration des perspectives économiques, de la réduction des pressions inflationnistes, de la consolidation de l'orientation de la politique budgétaire en matière d'investissement, la formation brute de capital fixe devrait, quant à elle, s'inscrire en hausse de 2,9% pour contribuer de 0,8 point à la croissance du PIB.

Le volume de l'investissement brut devrait s'accroître d'environ 4,6%, générant une contribution positive à la croissance de 1,3 point.

Maroc : la croissance prévue à 3,3% en 2023

Rabat – La croissance de l'économie nationale devrait s'établir à 3,3% en 2023, après une forte décélération de 1,3% enregistrée en 2022, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). En 2024, le Produit Intérieur Brut (PIB) restera dans ces eaux là pour enregistrer une croissance de 3,6%, compte tenu d'une évolution de 4,1% des impôts et taxes sur produits nets de subventions, prévoit le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Ces perspectives économiques pour l'année prochaine sont établies sur la base des hypothèses portant essentiellement sur un redressement de l'économie mondiale, induisant un regain de croissance de la demande étrangère adressée au Maroc et sur une atténuation des niveaux élevés des prix des matières premières au niveau mondial, explique le HCP dans le Budget économique exploratoire 2024.

La croissance de 2023 est réalisée compte tenu d'une progression de 2,9% des impôts et taxes sur les produits nets de subventions, serait soutenue principalement par les activités primaires et tertiaires, indique le HCP dans le Budget économique exploratoire 2024, ajoutant que l'inflation, exprimée par l'indice implicite du PIB (produit intérieur brut), devrait connaitre un ralentissement à près de 2,8% au lieu de 3,1% en 2022.

Au détail, ce document, qui porte sur la situation économique en 2023 et ses perspectives en 2024, fait ressortir que l'amélioration tardive des conditions climatiques durant la campagne agricole 2022/2023 après une période relativement sèche, devrait compenser le déficit hydrique affiché au début de la saison et améliorer légèrement les retenues des principaux barrages nationaux.

Ces conditions, poursuit la même source, devraient être légèrement bénéfiques à la production céréalière estimée à 55,1 millions de quintaux (Mqx), en accroissement de 62% par rapport à la campagne précédente, mais plutôt favorables pour le renforcement de la production maraichère et arboricole, notamment la production agrumicole, oléicole et dattière.

En dépit de l'amélioration du couvert végétal et de la bonne tenue attendue des cultures fourragères, l'activité de l'élevage devrait être confrontée à la baisse de l'effectif du cheptel, sous l'effet de la succession des années de sécheresse conjuguée au renchérissement des coûts de production, relève le HCP, estimant que cette situation devrait nécessiter un recours massif à l’importation des bovins et des ovins afin de satisfaire la demande locale.

Ainsi, la valeur ajoutée (VA) agricole devrait connaître une amélioration de 6,7% en 2023 après une baisse brutale de 12,9% en 2022. Compte tenu d'une évolution de 5,3% de l'activité de la pêche maritime, le secteur primaire devrait enregistrer une hausse de 6,6%.

S’agissant des activités non agricoles, elles devraient profiter de la dynamique des activités tertiaires, mais resteraient affectées par le ralentissement de la demande étrangère et par le maintien du niveau élevé des prix des matières premières.

La croissance des industries manufacturières devrait connaitre une amélioration modeste à 1,1%, alors que l'activité des industries agroalimentaires devrait décélérer sous l'effet du ralentissement des exportations des fruits et des produits de la mer.

L'activité textile connaîtrait également une perte de vitesse liée à la décélération des exportations des vêtements confectionnés et des articles de bonneterie. L'industrie du matériel de transport devrait, quant à elle, poursuivre son élan profitant de l'amélioration continue de la demande extérieure.

En revanche, l'activité des industries chimiques devrait continuer de subir l'impact de la baisse de la demande extérieure pour les engrais phosphatés entamée depuis mi-2022, notamment de l'Inde et du Brésil. La torpeur de l'activité minière liée à la faible demande extérieure adressée aux produits de phosphate roche devrait s'atténuer, amortie par le maintien du niveau élevé de leurs cours à l'export.

Pour ce qui est du secteur du BTP (bâtiment et travaux publics), il devrait poursuivre son essoufflement, avec une croissance timide de 0,4% en 2023. Cette situation résulte du renchérissement des coûts de construction et du foncier, ainsi que du durcissement des conditions de financement affaiblissant la demande des particuliers pour les biens immobiliers.

Néanmoins, la branche des travaux publics devrait compenser en partie la baisse du secteur du bâtiment, bénéficiant de l'accroissement de l’enveloppe des investissements publics destinée à l’infrastructure.

Dans ces conditions, le secteur secondaire devrait dégager une valeur ajoutée en légère hausse de 0,3% en 2023.

Par ailleurs, le HCP prévoit que la reprise des activités touristiques en expansion remarquable et du transport aérien et l'aboutissement de leur processus de rattrapage, devraient contribuer à la hausse de la valeur ajoutée des services marchands de 4,2% en 2023.

Cette bonne dynamique du secteur touristique est attribuable à la reprise du tourisme mondial, au renforcement de la notoriété de la destination "Maroc" grâce à l’exploit des Lions de l'Atlas dans la Coupe du Monde et au succès de la campagne "Maroc terre de lumière" lancée par l'Office national marocain du tourisme (ONMT).

Le trafic aérien devrait, ainsi, être dynamique en 2023, en lien avec la reprise des activités touristiques. Toutefois, le transport maritime devrait connaitre une contraction, sur fond du ralentissement des échanges extérieurs notamment des exportations de phosphate et ses produits dérivés.

Les autres services marchands devraient évoluer à un rythme modéré en lien avec une demande intérieure en légère reprise.

Concernant les services non marchands, ils devraient continuer d'afficher une croissance soutenue par suite de l'accroissement des dépenses du personnel de l'administration publique.

Globalement, le secteur tertiaire devrait s'accroitre de 4,2% en 2023, contribuant ainsi positivement à la croissance du PIB de 2,3 points.

S’agissant du marché du travail, il serait, d’après le HCP, marqué par une baisse continue du taux d’activité de 0,8% en 2023 après un recul de 2,2% en 2022. Ainsi, et tenant compte d’une hausse prévisible de la création nette d’emploi, le taux de chômage au niveau national devait connaitre une quasi-stagnation à 12,2% en 2023.

Le budget économique exploratoire est de nature à permettre au gouvernement et aux décideurs de prendre conscience de l'évolution économique prévue en 2024. Il constituera un cadre de référence pour la fixation d'objectifs économiques appuyés par d’éventuelles mesures à mettre en œuvre notamment, dans le cadre de la Loi de Finances 2024.

L'élaboration de ce budget économique tient compte des agrégats provisoires arrêtés par la comptabilité nationale pour l'année 2022 à base 2014 et des résultats des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d’analyse de conjoncture menés par le HCP durant le premier semestre de l'année 2023.

Ces prévisions sont, également, sous-tendues par un ensemble d'hypothèses relatives à l'évolution des facteurs exogènes régissant l'économie marocaine, aussi bien sur le plan national qu'international.

Les prévisions pour l'année 2024 sont basées sur l'hypothèse d'une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2023/2024 et la reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2023 pour la relance de l'activité économique.

L'épargne nationale prévue à 28,1% du PIB en 2024

L'épargne nationale devrait atteindre 28,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2024 au lieu de 27,8% en 2023 et 26,8% en 2022, selon le HCP.

Cette épargne tiendrait en compte des revenus nets en provenance du reste du monde qui devraient représenter près de 7,5% du PIB, indique le HCP dans le Budget économique exploratoire 2024.

Ce niveau d'épargne nationale, poursuit la même source, devrait rester inférieur au niveau d'investissement brut représentant 29,1% du PIB, ajoutant que le besoin de financement de l'économie devrait atteindre 1% du PIB en 2024.

Avec un accroissement du PIB nominal de 5,5% en 2024 et de la consommation finale nationale de 4,6%, le taux d'épargne intérieure devrait ainsi se situer à 20,6% du PIB.

En outre, le HCP fait savoir que l'amélioration prévue des perspectives économiques chez les principaux partenaires commerciaux devrait contribuer à l'accroissement de la demande adressée au Maroc et par conséquent à l'affermissement de l'offre exportable de l'économie nationale.

Ainsi, les exportations de biens et services devraient afficher une accélération attribuable à la poursuite de la performance des exportations des métiers mondiaux, à l'amélioration des exportations agricoles et agroalimentaires, à la bonne tenue des exportations du secteur textile ainsi qu'au redressement prévu des exportations nationales en phosphate et ses produits dérivés.

Par ailleurs, l'amélioration prévue de la campagne agricole et l'allégement des besoins en animaux vivants devraient limiter le recours massif à l'importation sur ce segment de produits. Toutefois, l'amélioration des perspectives économiques devrait contribuer à une relance des importations des biens intermédiaires et d'équipement.

S'agissant des exportations de biens et services, elles devraient enregistrer, en terme nominal, une évolution de 7,9%, tandis que les importations devraient afficher une progression de 7,2% et ce, compte tenu de l'atténuation des pressions inflationnistes sur les marchés mondiaux notamment ceux des matières premières et de l'amélioration des conditions d'approvisionnement.

Ainsi, le déficit en ressources devrait se maintenir à 10,1% du PIB en 2024, estime le HCP.

Déficit budgétaire à 5% du PIB en 2024

Le déficit budgétaire devrait s'établir à 5% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, après 4,8% en 2023, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

"L’amélioration du rythme de croissance de l’économie nationale en 2024 et la baisse prévue des cours des matières premières devraient contribuer à limiter l’accentuation du déficit budgétaire qui devrait passer de 4,8% en 2023 à 5% du PIB après 5,2% en 2022", indique le HCP dans le Budget économique exploratoire 2024.

Au détail, les recettes ordinaires devraient s'inscrire en hausse suite notamment à l'accroissement des recettes fiscales de 4,4%, précise la même source, ajoutant que les impôts directs devraient augmenter de près de 4,7%, bénéficiant de la reprise des recettes de l'impôt sur les sociétés (IS).

Par ailleurs, les recettes tirées de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) devraient afficher une hausse bénéficiant de la dynamique soutenue de la demande intérieure prévue en 2024.

De leur côté, les dépenses ordinaires devraient marquer un ralentissement de leur rythme de croissance à 4,3% atteignant ainsi 21,2% du PIB. Cette tendance devrait être attribuable au recul des dépenses de compensation qui devraient atteindre 2,2% du PIB en 2024, à la faveur de la poursuite de l'atténuation des prix des matières premières à l'échelle mondiale.

S'agissant des dépenses d'investissement, elles devraient atteindre 6,2% du PIB en 2024 et ce, sur la base de l'hypothèse de la reconduction des mesures budgétaires mises en vigueur durant l'année 2023 et la poursuite des efforts de soutien de l'économie.

Sur fond de la poursuite de l'allégement du besoin de financement, de l'amélioration du rythme de la croissance économique et du ralentissement plus lent que prévu de l'inflation, les indicateurs de l'endettement national devraient s'inscrire en baisse, prévoit le HCP.

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