Entre Mustapha Ramid et Abdelilah Benkirane, c’est la guerre. En effet, les deux hommes ne cessent de se lancer des piques et la tension au sein du PJD ne fait que monter

Benkirane avait attaqué une partie des dirigeants du PJD en affirmant qu’il avait été le seul à conduire la campagne électorale de 2011 qui avait permis au parti d’avoir la première place aux législatives. Il n’avait pas non plus manqué de lancer des piques à Mustapha Ramid, qui a lui aussi répliqué.

Ramid a même boycotté la réunion hebdomadaire du secrétariat général du parti, qui a eu lieu jeudi soir, et fait un post sur Facebook dans lequel il remet en question les propos de Benkirane. En effet, dans une allocution le secrétaire général du PJD a déclaré qu’au cours de la campagne électorale de 2011, « j’ai été le numéro 1, c’est moi qui ai conduit la campagne, certains de nos frères sont allés en pèlerinage, d’autres ont fait une campagne qui laissait à désirer, d’autres ne voulaient même pas faire de campagne, ni prendre part aux élections... ».

Dans sa publication sur Facebook, Mustapha Ramid a estimé que ces propos sont hors sujet et n’ont rien à voir avec l’objet de la réunion des élus communaux.  Il a ajouté qu’il fallait éviter tout ce qui peut attiser les différends et a accusé Benkirane de vouloir rabaisser les autres dirigeants du parti, et de se présenter comme la seule incarnation du PJD.

« Si ce que tu dis est vrai pourquoi avoir insisté pour m’intégrer dès le premier gouvernement ? Aurais-tu tenu ces propos si j’avais soutenu ta quête d’un troisième mandat ? », interpelle-t-il directement Abdelilah Benkirane. Le post de Ramid a atteint les 1500 réactions, 1400 commentaires et 700 partages en seulement quelques heures.

Par ailleurs, Ramid a rappelé que depuis deux ans, il n’a jamais caché son opposition concernant un troisième mandat de Benkirane. Ce dernier, de son côté, prépare le terrain depuis un moment. Il avait d’ailleurs déclaré : « je peux être chef du parti sans être chef du gouvernement. Mais il est impossible d’être le chef du gouvernement sans être le chef du parti ».

Enfin, des sources proches de Benkirane ont fait savoir que celui-ci prévoit une sortie politique prochainement dans le but de rappeler « qu’il a toujours veillé à l’unité du parti, qu’il a été l’objet d’un complot interne fomenté par des traîtres et qu’il n’a jamais été associé au fiasco du programme Manarat d’Al Hoceima ». Une manière de répondre à ses détracteurs au sein du PJD qui craignent que le conflit qui l’oppose à Ramid n'entraîne le parti vers une fragmentation.