Un programme gouvernemental inscrit dans la continuité et sans grand changement

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Ceux et celles qui s’attendaient à des changements révolutionnaires ont à l’évidence tout faux. Les libertés, les droits, l’égalité sont autant de points qui continueront de faire polémique. Les Marocaines continueront d’être le maillon faible d’une gouvernance qui a d’autres priorités 

Journée chargée pour Saâdeddine El Othmani ce mercredi 19 avril. Il présidera son tout premier conseil de gouvernement avant de présenter, quelques heures plus tard en fin d’après-midi, son programme gouvernemental devant conseillers et députés réunis en séance plénière.

C’est une commission composée des représentants des six partis que compte la coalition gouvernementale qui a été chargée de l’élaboration du programme gouvernemental. « Il s’inscrit dans la pure continuité du mandat précédent. Plus de justice sociale et booster l’économie demeurent le credo de l’Exécutif », assure un ténor de la majorité gouvernementale.

A l’évidence, l’arrivée de deux nouveaux partis -l’USFP et l’Union constitutionnelle- n’a strictement rien changé à l’équation. « Ce sont les mêmes priorités, les mêmes orientations qui charpentent le programme avec l’enseignement érigé en priorité nationale. Nous poursuivons le travail et les réformes enclenchées sous le gouvernement Benkirane,» commente notre interlocuteur qui n’hésite pas à parler de deux formations politiques à l’apport « incolore et inodore ».

La coalition dans la coalition menée par le RNI et formée par le MP, l’UC et l’USFP, n-a-t-elle pas pesé lourd dans l’élaboration de la déclaration gouvernementale ? Pas autant qu’on le pense, croit savoir cet allié de la coalition au pouvoir. « Des réformes étaient dans le pipe. Nous poursuivrons leur exécution. Il n’y a pas eu de renoncement ou de retour à la case départ. On ne reviendra pas sur les réformes entreprises par le gouvernement sortant », révèle ce ministre reconduit.

Ceux et celles qui s’attendaient à des changements révolutionnaires ont à l’évidence tout faux. « Les libertés, les droits, l’égalité sont autant de points qui continueront de faire polémique. Les Marocaines continueront d’être le maillon faible d’une gouvernance qui a d’autres priorités » affirme cette activiste des droits des femmes. Le gouvernement El Othmani brandira-t-il à son tour l’étendard du conservatisme ? Cristallisera-t-il les reculs au nom d’une morale religieuse à peine cachée ? Saâdeddine El Othmani serait-il moins rigoriste que son prédécesseur ?  Les défenseurs des droits humains craignent le pire. Deux ministres islamistes connus pour leurs positions s’occupent des droits de l’homme et de l’égalité sous cet Exécutif. Le signal est clair et il est surtout de mauvais augure.

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