Après le triplé, Manchester City ne sera pas rassasié

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Une supportrice de l'Inter Milan réagit la défaite de l'Inter Milan contre Manchester City dans la fanzone de la Piazza Castello (place du Castello) à Milan après la finale de la Ligue des champions de l'UEFA entre l'Inter Milan et Manchester City au stade olympique Atatürk d'Istanbul, le 10 juin 2023. (Photo GABRIEL BOUYS / AFP)

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Sacré champion d'Europe pour la première fois de son histoire, samedi, Manchester City a enfin affirmé sa domination sur le continent. Mais pour le club, son entraîneur Pep Guardiola ou ses propriétaires émiratis, ce n'est certainement qu'une étape, pas un aboutissement.

"Là, tout de suite, je n'ai aucune énergie pour penser à la saison prochaine", a admis le Catalan au micro de BT Sport, immédiatement après le match, se disant "fatigué, calme et satisfait, évidemment".

C'est une nuit dont tous les Citizens rêvaient depuis le rachat du club par Abou Dhabi en 2008 mais qui s'est longtemps refusée à eux.

En 2021, contre Chelsea en finale (0-1), le coup était passé tout près et la frustration grandissait à mesure que la domination en Premier League -- 7 titres en 11 ans, dont 4 sur les 5 dernières saisons -- s'affermissait.

L'heure est à la liesse, qui culminera lundi avec la parade en bus à travers la ville où les joueurs prendront la mesure de ce triplé championnat, coupe et C1 que seul United avait réalisé en Angleterre jusqu'alors, en 1999.

Présent à Istanbul pour assister pour la deuxième fois seulement à un match officiel des Citizens depuis qu'il les a rachetés, le Cheikh Mansour ben Zayed Al-Nahyane, vice-président des Émirats arabes unis, s'est pourtant immédiatement projeté vers l'avenir dans un message, dimanche.

"Remporter la Ligue des champions 2023 est une concrétisation significative de notre ambition à long-terme de devenir l'une des références mondiales comme club de football. Cela fixe la mesure de nos succès futurs", a-t-il souligné à l'adresse de ceux qui pensent que ce succès va émousser l'ambition de City.

- Haaland a "envie de remettre ça" -

Les Sky Blues n'ont pas accumulé 7 titres de champions, trois Coupes d'Angleterre, six coupes de la Ligue, et désormais une "coupe aux grandes oreilles" en 12 ans sans un appétit féroce de victoire.

Sur le toit de l'Europe à tout juste 22 ans, auteur d'une première saison folle sous ses nouvelles couleurs, avec 52 buts en 53 matches, Erling Haaland l'a confirmé.

"Je pense que dans quelques jours, quand tout retombera un peu (...), j'aurais envie de remettre ça", a confié le colosse norvégien après le match.

"On n'est qu'à 13 titres en Ligue des champions d'eux, 13 seulement, donc prudence, Real Madrid (recordman des victoires en C1 avec 14 trophées) parce qu'on est lancés. Si vous vous endormez un petit peu, on va vous rattraper !", avait plaisanté Guardiola en conférence de presse.

Certains observateurs pensent qu'Abou Dhabi pourrait adopter une gestion plus prudente, d'autant que le club reste sous la menace des 115 accusations d'infractions financières entre 2009 et 2018 lancées en février par la Premier League.

A l'instar du Qatar qui semble adopter une "approche beaucoup plus rigoureuse" avec le PSG après le Mondial qu'il a accueilli, City voudra "regagner le triplé mais je pense qu'ils voudront le faire de façon plus disciplinée", avait expliqué Simon Chadwick, professeur d'économie sportive et géopolitique à l'école de commerce parisienne Skema, sur le site économique City AM, jeudi.

Guardiola va réfléchir à son avenir -

Cette nouvelle phase a d'ailleurs peut-être déjà commencé. Si l'investissement net -- achats moins ventes de joueurs -- des Emiratis atteint 1,5 milliards d'euros depuis leur arrivée, sur les cinq dernières années, City affiche un solde bien plus favorable que United, Chelsea ou Arsenal, pour des résultats sportifs sans commune mesure.

La stabilité de l'effectif et la capacité de City à séduire des stars comme Haaland mais aussi de dénicher et développer des joueurs de classe mondiale comme Rodri et Ruben Dias ont été les clés de sa réussite.

L'avenir de joueurs présents depuis longtemps comme Ilkay Gündogan, en fin de contrat, Bernardo Silva, très courtisé, Aymeric Laporte, peu utilisé cette saison, ou Riyad Mahrez, qui a reçu une offre mirobolante d'Arabie saoudite, est certes en suspens.

Et après sept ans en poste et avoir mis fin à 12 ans d'attente depuis son dernier sacre européen avec Barcelone, Guardiola réfléchira certainement à son avenir à moyen terme, alors qu'il est sous contrat jusqu'en 2025.

Mais si son départ marquerait la fin d'une ère sans égale, elle n'effacerait pas l'idée autour de laquelle City a été construit depuis 15 ans: gagner encore et toujours. (AFP)

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