Au bout du miracle, la joie des Marocains… et la leçon ivoirienne – Par Med Najib Koumina

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Une supportrice ivoirienne tient le drapeau du Maroc après le titre de la Côte d'Ivoire qui partage avec le Maroc une longue amitié qui ne s’est jamais démentie.

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L'assainissement, jusqu'où ? Par Najib Koumina

Les Marocains ont vécu dans la nuit du dimanche la joie de la victoire à la Coupe d’Afrique des Nations par procuration. Grâce au capitaine des Éléphants, le drapeau marocain n’a pas été absent au moment de la remise du trophée alors même que leur sacre, les Ivoiriens ne le doivent qu’à eux-mêmes, à leur cohésion et à leur envie de vaincre et d’aller au bout du miracle. Une leçon.   

La Cote d’Ivoire, la grande surprise de la CAN à domicile ? Peut-être. Mais pas étonnant au regard d’une finale âprement disputée et bien gérée devant le géant Nigérian, donné favori par tous les pronostics après l’élimination des autres favoris, dont les Lions marocains, quatrième au dernier mondial et 13ème dans le classement de la FIFA.

Pas étonnant non plus leur au regard d’un parcours ‘’miraculeusement’’ poursuivi après la victoire difficile du Maroc conte la Zambie par un but de Hakim Zyach, devenu depuis un héros aux yeux des Ivoiriens. Un but qui a suffi pour repêcher les Éléphants pour les huitièmes de finale. Puis après, à aucun moment ils n’ont baissé les bras, allant à chaque fois chercher la victoire du bout de leurs trompes. 

Après sa qualification parmi les meilleurs troisièmes des groupes, la sélection Ivoirienne, deux fois championne d’Afrique, blessée dans sa fierté à domicile, a remplacé au milieu du gué son vieux entraîneur français par son jeune adjoint ivoirien Emerse Faé, pour ensuite complétement se métamorphoser.  

Le public et la plupart des commentateurs, qui ne donnaient plus cher de sa peau, allaient avoir l’agréable surprise de se retrouver face à une sélection qui a changé mentalement et psychologiquement, prête relever les défis avec une détermination qu’elle n’avait pas lorsqu’elle a perdu devant la jeune équipe de la guinée équatoriale. Les Ivoiriens ont offert l’image d’une sélection qui résiste bien, revient à chaque fois qu’elle est mise à mal, et qui a joué pour gagner cette CAN, et mériter sa troisième étoile. 

Sur la voie de la consécration, elle a éliminé des Sénégalaise talentueux et détecteurs du titre, des Maliens solides et émergeants, des Congolais, qui avaient mis en difficulté les Marocains au premier tour durant un match qui a révélé les faiblesses physiques et les carences tactiques des Lions de l’Atlas dont la stérilité allait les faire sombrer en huitième de finale aux Bafana Bafana. 

Et voilà comment, comment à la fon de ce beau conte, ces mêmes Ivoiriens ont ‘’vengé’’ en demi-finale les Marocains en renvoyant chez eux les Sud-africains.   

Et si la sélection ivoirienne a étonné, ce n’est pas essentiellement par ses résultats, mais surtout par sa capacité à se ressusciter, là où bien d’autres auraient sombré, par son plaisir à jouer et sa volonté de gagner pour ne pas laisser cette coupe échapper au pays organisateur d’une belle CAN. Mission accomplie dans un match finale où sa domination a été rarement contestée par une sélection nigériane méritante. Haut la main les Éléphants ont mérité leur troisième étoile, sans le coup de pouce, souvent craint en pareilles circonstances, de l’arbitrage qui a été au cours de cette CAN globalement sans reproche.

Reste pour les Marocains la leçon ivoirienne, à bien lire et bien comprendre. On ne gagne pas une coupe avec une collection de vedettes, mais avec des joueurs généreux, prêts à mouiller le maillot national. A mourir pour lui. Le joueur Ivoirien Haller, qui revient d’un traitement chimiothérapique contre un cancer, est sans conteste le héros de cette CAN et des Éléphants qui ne se sont pas laissés déstabilisés par un but encaissé à la trente-huitième minute.

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