La visite royale en Tunisie, la premi?re du genre, rev?t une importance capitale. Depuis la r?volution tunisienne, les relations entre les deux pays ont pris une dimension nouvelle. Le pr?sident tunisien a rappel? plusieurs fois le soutien du Maroc ? la transition tunisienne. Le m?me Pr?sident Marzouki ainsi que les associations de Droits de l?homme font ?tat de leur d?sir de s?inspirer du mod?le marocain de justice transitionnelle, en vue d?une r?conciliation nationale. La vision marocaine du d?veloppement Sud-Sud est favorablement accueillie ? Tunis, dont la diplomatie plaide pour une revitalisation de l?UMA, malheureusement bloqu?e par l?Alg?rie. Les nouveaux dirigeants tunisiens savent que l?int?gration r?gionale leur permettrait de remettre sur pied, plus rapidement, l??conomie de leur propre pays et poser les bases d?un d?collage vers le d?veloppement. Les deux pays, dans des contextes tr?s diff?rents, sont les seuls cas o? les islamistes participent ou ont particip? ? la gestion des affaires, sans h?g?monie, mais sans grands heurts non plus. C?est un point commun qui est ? mettre ? l?actif de deux transitions r?ussies dans des conditions diff?rentes m?me avec la m?me approche consensuelle. L?autre point d?ancrage est la position des deux pays sur la s?curit?, la lutte contre le terrorisme, o? il y a identit? de vue. La Tunisie est concern?e par la situation Libyenne et les remous du Sahel. Les deux diplomaties partagent la m?me vision, celle d?une r?ponse s?curitaire qui repose aussi sur l?appui ? la d?mocratie et le soutien au d?veloppement, tout en assurant la promotion d?un Islam tol?rant. Sur le plan ?conomique, les failles du r?gime de Ben Ali ont ?t? mises ? nu par le pouvoir postr?volutionnaire. Au-del? de la pr?dation gigantesque, l??conomie ?tait entrav?e par une l?gislation obsol?te, un syst?me financier fragile et une concentration hors normes. Malgr? la situation politique, plusieurs textes ont ?t? adopt?s pour mettre ? niveau l?environnement des affaires en Tunisie et am?liorer l?int?gration ? l??conomie mondiale. Cette visite se pr?sente donc sous les meilleurs auspices. La question politique est hautement pr?sente, puisqu?en plus des entretiens avec le chef de l?Etat, il est pr?vu que Sa Majest? s?adresse ? l?Assembl?e constituante, ce qui est une premi?re pour la Tunisie de l?apr?sr?volution. Nul doute qu?une coop?ration institutionnelle en d?coulera pour renforcer des liens d?j? excellents. La question de l?UMA sera pos?e, parce que le Maroc et la Tunisie n?ont cess? de rappeler le co?t du non Maghreb pour tous les pays de la r?gion, ?valu? ? deux points de croissance, ce qui est ?norme. Le Moyen-Orient, la stabilit? en Lybie, seront abord?s. Sur ce dernier point, il y a identit? de vue sur la n?cessit? de renforcer la s?curit? de ce pays fr?re, ainsi que la recomposition des structures ?tatiques, en appuyant la transition d?mocratique. La d?l?gation des hommes d?affaires qui accompagne sa Majest? pourra ?tablir des contacts en vue de partenariats fructueux. Rien ne s?y oppose d?sormais, puisque les rapports politiques sont au beau fixe, ce qui n??tait pas le cas du temps de Ben Ali. Maintenant les l?gislations tunisiennes ont ?volu? et les deux ?conomies ne peuvent que gagner ? d?velopper leur volume d??change. Encore une fois, la vision Royale d?une diplomatie active, sur la base de valeurs, mais aussi du choix du d?veloppement Sud-Sud, offre l?opportunit? de liens plus profonds au profit des deux peuples ?