Le groupe parlementaire de l'USFP ? la chambre des repr?sentants a mis le premier secr?taire du parti Driss Lachgar devant le fait accompli en r??lisant Ahmed Zaidi ? sa pr?sidence. Le r?glement int?rieur de la chambre a rendu un tel fait accompli possible. Celui du parti n'a pas pr?vu une telle situation, ce qui n'a pas permis au bureau politique de l'USFP d'imposer son choix.

Cette r??lection a provoqu? la col?re de Driss Lachgar, du bureau politique et d?Habib Malki, pr?sident du conseil national, qui l?ont senti comme un d?fi de la majorit? des d?put?s du parti, et du courant ? d?mocratie et ouverture ? pr?sid? par Zaidi, ? la d?cision de mettre Hasnae Abouzaid ? la t?te de ce groupe.

Les bonnes offices de l'ex-premier secr?taire du parti Abdelwahed Radi, ayant permis de conclure un compromis entre Lachgar et Zaidi la semaine derni?re, ont fini par tomber ? l?eau. Zaidi n'a pas abandonn? la pr?sidence du courant oppos? au premier secr?taire et au bureau politique et Lachgar n'a pas renonc? ? sa d?cision de faire tomber Zaidi. L'esprit de confrontation l'a emport? sur celui de la r?conciliation et le compromis. Les pressions de part et d'autre ont raviv? les tensions et les rancunes.

Les parlementaires, qui pr?tendent d?fendre leur ind?pendance des d?cisions du parti, sont all?s jusqu'au bout en choisissant d'autres opposants au premier secr?taire aux autres postes de responsabilit? ? la chambre des repr?sentants, dont la vice pr?sidence de la chambre. Dans le m?me esprit de confrontation, ils ont refus? l'alliance Lachgar-Chabat sur neuvi?me commission permanente cr?e ? la chambre des repr?sentants sans craindre de cr?er un pomme de discorde entre le PI et l'USFP.

Driss Lachgar, qui accuse le courant pr?sid? par Zaidi de jouer le jeu du PJD, semble lui aussi, et avec lui la grande majorit? du bureau politique et Habib Malki, pr?t ? aller jusqu'au bout. Le diff?rend qui oppose les deux parties sera soumis au conseil national au cours d'une r?union qui se tiendra dimanche prochain. Lachgar compte ?liminer Zaidi par une d?cision de la majorit? des voix du parlement du parti pr?sid? par Habib Maki et imposer son choix qui pourrait ?tre Hasnae Abou Zaid.

L'USFP, qui a choisi l'opposition apr?s les ?lections g?n?rales de la chambre des repr?sentants du 25 novembre 2012, se trouve aujourd?hui incapable de mener une transition lui permettant de renouer avec son pass? et de retrouver ses forces ?rod?es par ?l'usure du pouvoir. Son dernier congr?s, sens? privil?gier le compromis, a ?t? finalement min? par des man?uvres et des ?preuves de force inappropri?es ? un moment de faiblesse et de recherche d'un nouveau positionnement sur l??chiquier politique. Au lieu d??tre un moment d'unit? autour d'un projet progressiste, en rupture avec les conservatismes, le congr?s a d?bouch? sur un nouveau conflit de personnes et une crise qui rend les perspectives du parti socialiste marocain, attaqu? sur sa droite comme sur sa gauche, plus sombres qu'elles ne l'?taient apr?s la participation aux gouvernements qui ont succ?d? ? celui de l'alternance.

Lachgar,? parti ? la restructuration du parti et ? la construction d'un front politique et social contre les islamistes juste apr?s son ?lection ? la t?te de l'USFP, se trouve confront? ? un front construit autour des parlementaires et face ? un blocage difficilement surmontable aujourd'hui. Ses opposants sont, certes, minoritaires au sein du parti, mais ont r?ussi ? ?tre ?lus dans leurs circonscriptions, ce qui n'est pas n?gligeable en ce moment. Ce qu'il ne faut pas oublier non plus c'est que? le parti lui-m?me est minoritaire au sein de la soci?t? et le conflit en cours refl?te, en quelque sorte, des calculs personnels,? parfois pass?istes si on prend en compte les rancunes de certains caciques au r?le n?gatif, fond? sur des calculs qui n?aident pas ? remettre l'USFP sur les bonnes rails.