Benkirane adorateur du Tahakkoum

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Avec Benkirane, les Islamistes purs et durs n’ont eu droit à aucun projet de loi allant dans leur sens. Ceux qui pensent qu’il luttera efficacement contre la corruption découvrent que celle-ci augmente depuis 2012. Mais les vrais cocus sont ceux qui ont voté PJD pour défendre la démocratie

Benkirane a gagné, relativement, en faisant campagne sur le thème du tahakkoum, les résultats lui donnent la première place. Il avait deux options, la première c’est de repartir avec la même coalition, puisqu’elle reste majoritaire, les gains du PJD compensant les pertes du RNI et du PPS. La seconde c’est de remplacer le RNI et le MP par l’Istiqlal et l’USFP et cela fait le compte. Mais lui veut avoir et le RNI et l’Istiqlal. Nul ne sait pourquoi.

La seule interprétation est qu’il tient à garder un parti dit administratif dans la coalition. Contrairement à sa virulente campagne, il veut donner des gages à qui de droit sur sa malléabilité. Ce faisant il ne défend pas l’autonomie de décision de son parti, il privilégie les concessions pour montrer patte blanche. Il a bloqué l’exécutif pendant des mois, et cela continuera jusqu’en janvier, pour sauvegarder un lien avec le Tahakkoum, alors que le million de voix qu’il a récolté réclame l’inverse.

A voir de plus près, c’est sa vraie conviction. Il a étendu le territoire des ministères de souveraineté lors du remaniement. Il a déclaré que « l’intérieur ne pouvait pas être géré par un politique ». Ce qui est un renoncement, accepté que l’enseignement lui soit retiré.

La polémique sur la gratuité démontre qu’il ne veut pas de ce département et qu’il a  préféré  laisser la responsabilité politique de la réforme ou de son échec au palais. Son conseiller à l’éducation a fait du consensus autour de la stratégie, au sein du conseil national sa bible. Pourquoi ? Parce que celle-ci préconise la diversification du financement « en impliquant les collectivités locales, les familles et le secteur privé ». Pas une seule fois, alors qu’il a effectué plusieurs sorties, ce conseiller ne rappelle le rôle consultatif de Azziman et que la dernière décision revient au gouvernement. C’est une preuve évidente de l’acceptation par Benkirane du Tahakkoum, pire de la maniéré lâche de l’utiliser pour se défausser, fuir ses responsabilités, dés qu’il s’agit de décisions lourdes de conséquences.

Aucun électeur du PJD, n’y trouve son compte. Les Islamistes purs et durs n’ont eu droit à aucun projet de loi allant dans leur sens. Ceux qui pensent qu’il luttera efficacement contre la corruption découvrent que celle-ci augmente depuis 2012. Mais les vrais cocus sont ceux qui ont voté PJD pour défendre la démocratie, le respect de l’esprit de la constitution. A l’évidence ce n’était qu’une posture de Benkirane. Cet homme est peut être habile, mais n’a aucune véritable conviction, ni islamiste, ni démocratique. C’est juste un politicien.

 

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