''Cinéma, mon amour !'' de Driss Chouika - LE NEOREALISME ITALIEN, LE CINEMA DE REFERENCE DES ANNEES 40/50

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Si le film de Roberto Rossellini, “Rome ville ouverte“ est considéré comme l’initiateur de ce courant, le “Voleur de bicyclette“, de vittorio De Sica aura été la pièce maitresse de l’ensemble des oeuvres de ce genre

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Cinéma, mon amour de Driss Chouika : LE CINEMA NATIONAL DE LA ''RICHESSE''  A UNE ''PAUVRETE '' THEMATIQUE ET ESTHETIQUE

« Ayant donc établi que le néo-réalisme n’a été ni une école ni un mouvement cohérent compact, mais un ensemble de voix qui essayaient de récupérer leur propre espace d’expression dans l’écroulement, qui s’était fort heureusement produit, des vieilles structures liées à la période fasciste  et à la tradition aristocratique de la culture italienne, je pense que l’on peut maintenant engager une discussion concrète, en élargissant le plus possible le concept d’un nouveau réalisme et en cherchant les traces, par ailleurs assez consistantes, dans les revues culturelles italiennes des années qui ont immédiatement suivi la guerre et la résistance ». Michel Cassac, « Littératures et cinéma néo-réalistes : réalisme, réel et représentation ».  

Dans la culture italienne comme dans la tradition cinématographique mondiale, le néoréalisme aura été un moment de référence clé dans l’histoire du cinéma. Il a été à la fois un ensemble de films exceptionnels et un modèle stylistique original, même si l’expérience fut courte, de 1945 à 1955, et le nombre de films de ce courant assez limité. Avec les incertitudes qui ont suivi la fin de la deuxième guerre mondiale, les cinéastes, libérés des règles et des pratiques imposées par les producteurs, se sont mis à tourner selon leurs propres visions de la vie, sans se soucier de règles établies, qu’elles soient morales, de style narratif ou autres. L’expérience est restée gravée dans les mémoires des cinéphiles à travers le monde comme l’exemple type de ce que peut être un cinéma liberte de toute contrainte.

DES FILMS CULTES

Contraints, par manque de moyens et l’indisponibilité des plateaux de tournage, les réalisateurs se sont mis à tourner dans les rues, dans des décors naturels et des lieux authentiques, sans avoir besoin d’employer des comédiens professionnels. Rompant avec le passé mussolinien, les cinéastes italiens vont montrer la réalité du pays telle qu’elle est, sans fioritures, prenant à contre-pied les films de ce que les critiques avaient appelé le “cinéma des téléphones blancs“ qui s’employaient à enjoliver la réalité, offrant un spectacle divertissant et rassurant, sans odeur ni couleur.

Si le film de Roberto Rossellini, “Rome ville ouverte“, qui raconte l’histoire d’un groupe de résistants italiens luttant contre l’occupation allemande en 1944, est considéré comme l’initiateur de ce courant cinématographique, le “Voleur de bicyclette“, de vittorio De Sica aura été la pièce maitresse de l’ensemble des oeuvres de ce genre. Olivier Forlin était allé jusqu’à affirmer qu’il « est venu couronner l’évolution du néo-réalisme italien ». Puis, s’interrogeant sur l’avenir de cette école, il avait dit « Mais cette école pourra-t-elle se développer longtemps ? Elle est née de la chute de l’oppression ; survivra-t-elle à un nouvel rétablissement de l’oppression ? Elle s’est imposée pour avoir reflété, bien ou mal, les luttes sociales italiennes... Et le néo-réalisme italien est lié à l’issue de ces luttes, ».

Mais quoique bien éphémère, ce courant cinématographique a laissé des films d’une grande valeur artistique et historique.

UN CINEMA CREATIF

Le néo-réalisme italien apparaît comme un concept de déconstruction des règles cinématographiques établies. C’est une manifestation du besoin éprouvé par les cinéastes italiens de débarasser le langage, la gestuelle et les corps des attitudes et significations qui leura avaient été assignées par le fascisme. La déconstruction des mentalités et de l’esthétique fascistes a été la préoccupation essentielle des adeptes de ce courant. Ce qui a contribué à la naissance d’un cinéma nouveau, bien innovateur et créatif.

Bien entendu, l’une des caractéristriques essentielles de ce cinéma demeure la relation étroite des films à la réalité sociale vécue au quotidien. Les réalisateurs néo-réalistes ont été très attachés à transcrire avec objectivité et honnêteté l’atmosphère psychologique et sociale avec toutes ses contradictions et ses troubles. De ce principe est né le style particulièrement éclectique du néo-réalisme.

FILMS LES PLUS REPRESENTATIFS

Parmi les films les plus représentatifs de ce courant cinématographique, et à titre indicatif, on peut citer :

« Roma città aperta » de Roberto Rossellini, 1945.

« Paisà » de Roberto Rossellini, 1946.

« Sciuscià »  (1946) de Vittorio De Sica, 1946.

« Germania anno zero » de Roberto Rossellini, 1947.

« Ladri di biciclette de Vittorio De Sica, 1947.

« La terra trema » de Luchino Visconti, 1947.

« Umberto D.» de Vittorio De Sica, 1951.

« Caccia tragica » de Giuseppe de Siantis, 1947.

« Riso amaro » de Giuseppe de Santis, 1449.

« Il cammino della speranza » de Pietro Germi, 1950.

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