A Khémisset, après les pluies, un vent d'optimisme souffle sur les cultures printanières

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Non loin de la commune d'Ain Sbit à 34 km de Rommani, la verdure a gagné du terrain, où des parcelles de pois-chiches et de lentilles bien tracées sont à perte de vue tout au long des collines jouxtant les bords de la route reliant cette zone à vocation agricole avec la collectivité de Maâziz.

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Par Abdelilah EDGHOUGUI (MAP)

Rommani (Khémisset) - Les récentes précipitations sont surtout venues à la rescousse d'une campagne agricole tant affectée par le retard des pluies. Dans la région de Rommani qui relève de la province de Khémisset, on peut constater à quel point la régularité des pluies depuis début mars ont fait sortir les cultures printanières et les légumineuses de la zone de danger.

Cette filière porteuse à l'échelle de la région a encore de beaux jours devant elle grâce à un rattrapage pluviométrique tant bénéfique pour l'ensemble du couvert végétal, particulièrement la culture des légumes et les parcours.

La Remontada, Dieu merci !

Non loin de la commune d'Ain Sbit à 34 km de Rommani, la verdure a gagné du terrain, où des parcelles de pois-chiches et de lentilles bien tracées sont à perte de vue tout au long des collines jouxtant les bords de la route reliant cette zone à vocation agricole avec la collectivité de Maâziz.

"Les 120 mm de pluies qui se sont abattus sur la région depuis le mois de mars et le début d'avril, ont eu un impact positif sur la campagne agricole et ont réduit le déficit pluviométrique frôlant actuellement 30% contre 60% enregistré avant les précipitations", a indiqué le directeur provincial de l’agriculture à Khémisset, Younes Sebbar.

"Grâce à ces précipitations salvatrices, les cultures printanières d’hiver et d’automne ont enregistré une amélioration substantielle, y compris la végétation", a-t-il expliqué dans une déclaration à la MAP.

De même, un programme ambitieux dédié à la culture printanière sur 6.500 hectares, plus particulièrement le pois-chiche, le tournesol et le maïs, a été mis au jour avec un impact très significatif auprès des agriculteurs de la filière, a-t-il dit.

M. Sebbar a fait savoir, à cet égard, que la mise en œuvre de ce programme ambitieux se situe à quelque 50%, notant que la DPA de Khémisset table sur une exécution à 100% dans les semaines à venir, surtout avec le retour enthousiaste des Fellahs dans leurs champs.

Récolte, mieux vaut tard que jamais !

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"Dans la foulée de l’embellie constatée récemment avec les dernières pluies, les agriculteurs ont mis les bouchées doubles et ont regagné les champs pour sauver une saison marquée par un retard pluviométrique exceptionnel"

S’inspirant de cette étincelle d’espérance déclenchée par les récentes pluies, Abdelkrim Nouini, Fellah à Ain Sbit, se met au travail et sillonne à pas sûrs ses parcelles de pois-chiche et de lentilles pour s'enquérir de ses jeunes pousses.

Exploitant 15 hectares de pois-chiche et deux hectares de lentilles, ce quadragénaire n’a pas caché sa joie quant aux perspectives des cultures printanières, une évolution qui lui permettra d’assurer, les yeux fermés, une récolte satisfaisante d’ici le début de mai.

Pour ce faire, M. Nouini s'affaire à longueur de journée pour labourer et traiter ses exploitations en utilisant les moyens les plus modernes, notamment les tracteurs accompagnés du pulvérisateur qui sert à épandre des produits phytosanitaires biologiques.

"Dans la foulée de l’embellie constatée récemment avec les dernières pluies, les agriculteurs ont mis les bouchées doubles et ont regagné les champs pour sauver une saison marquée par un retard pluviométrique exceptionnel", s'est-il réjoui dans une déclaration similaire.

Interrogé sur la déclinaison du Programme de réduction des impacts du déficit pluviométrique (PRIDP), cet exploitant a noté qu’il a eu connaissance de ses axes, dont le volet relatif à la protection du capital animal. La mise en œuvre du PRIDP se déroule dans de bonnes conditions, particulièrement la distribution d'orge subventionnée et de fourrages, ainsi que la vaccination du cheptel, a-t-il expliqué.

Par ailleurs, et dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole "Génération Green 2020-2030", le Fellah peut bénéficier de nouvelles variétés de légumineuses alimentaires qui ont été développées par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), avec en ligne de mire une meilleure durabilité et productivité de la filière.

Développées sur une superficie de 58 ha au domaine expérimental de Marchouch à Rommani, les nouvelles variétés contribueront à l'augmentation du rendement à raison de 50% dans les années à venir, de quoi stimuler la compétitivité des filières, l’adaptation au changement climatique et la gestion durable des ressources naturelles.

Fellah et ministère, main dans la main

Conscient des impacts négatifs sur la performance de certaines filières agricoles, le ministère de tutelle a mis en place des actions et des mesures urgentes, et ce en guise d’accompagnement des agriculteurs.

Ainsi, les responsables provinciaux comme régionaux multiplient les déplacements sur le terrain afin de suivre de près la situation agricole dans leurs circonscriptions, à même d'initier et orienter les fellahs en fonction de leurs besoins, en attendant des jours meilleurs.

Pour cela, la Direction Régionale de l'Agriculture (DRA) de la Région Rabat-Salé-Kénitra avait pris plusieurs mesures pour la déclinaison rapide des trois axes du PRIDP. Pour l'axe de la protection du capital animal et végétal et la gestion de la rareté des eaux, la DRA compte distribuer 350.000 quintaux d'orge subventionnée en première tranche au profit d'environ 60.000 éleveurs de petits ruminants, via le guichet ouvert.

Il s'agit aussi de la distribution de 186.000 quintaux de fourrages composés (1ère tranche) au profit de 12.000 éleveurs de vaches, ainsi que la vaccination et traitement de près de 2,7 millions d'ovins et de caprins pour un coût estimé à 12 millions de dirhams, outre le traitement de plus de 230.000 ruches contre la Varroase.

De même pour l'irrigation d'appoint pour la pérennisation des vergers nouvellement cultivés (de 2 à 5 ans) implantés sur une superficie de plus de 6.700 hectares, avec un budget estimé à 13,8 millions de dirhams, et la réhabilitation de petits et moyens abreuvoirs d'irrigation.

Au menu également figurent la protection des terres agricoles (100 hectares à Shoul-Salé, ainsi que l'aménagement et l'équipement des points d'eau (30 points d'eau à Khémisset et Sidi Kacem).

S'agissant de l'assurance agricole (assurance multirisque), la DRA compte accélérer les procédures d'assurance contre la sécheresse au profit d'environ 16.800 agriculteurs, sur une superficie de plus de 126.700 hectares.

Quant au troisième axe de l'accompagnement financier des agriculteurs et des professionnels, la direction régionale est intervenue pour le rééchelonnement de l'endettement des agriculteurs auprès de la Caisse de crédit agricole, le financement des opérations d'approvisionnement du marché national en blé et aliments pour bétail, ainsi que le financement d'investissements innovants dans le domaine de l'irrigation.

 

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