Afrique du Sud : colère de l’UA et du président du Nigéria face violences xénophobes meurtrières

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Johannesburg - Les violences xénophobes, qui secouent actuellement l’Afrique du Sud, ont fait cinq morts, selon un nouveau bilan publié, mercredi, suscitant la colère un partout dans le continent où l’on dénonce la passivité des forces de l’ordre face aux exactions.

C’est que mes violences se sont intensifiées mardi, notamment à Johannesburg et Pretoria, au moment où les services de l’ordre ont annoncé l’arrestation de plus de 80 personnes soupçonnées d’orchestrer les attaques contre les étrangers, notamment les ressortissants des pays d’Afrique subsaharienne.

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Les magasins et les maisons de ces ressortissants ont été pillés et incendiés par de vastes foules de Sud-Africains en colère. Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux montre un ressortissant africain brulé vif par un groupe de manifestants.

Dans un pays en proie à une grave crise économique, avec un taux de chômage avoisinant 30 pc de la population active, les expatriés africains sont accusés par les Sud-Africains de leur « voler » des opportunités d’emploi devenues rares.

Par ailleurs, dans les rangs de ces expatriés on craint une escalade de la violence suite à la vague d’arrestations effectuées par les autorités.

Des réactions pour la forme

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Le Congrès national africain (ANC), qui dirige le pays depuis 1994, date de la fin de l’apartheid, avait appelé à une intervention plus ferme des services de l’ordre. Le Premier ministre de la province de Gauteng, qui abrite Johannesburg et Pretoria, s’était dit prêt à demander l’intervention de l’armée nationale sud-africaine pour mettre fin aux violences.

Après un silence qui a soulevé des interrogations, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a condamné, mardi, les violences, tout en mettant en garde contre des actes de représailles contre les ressortissants sud-africains établis à l’étranger.

«Rien ne justifie les attaques contre les étrangers. Nous devons agir avec respect envers les personnes originaires d’autres pays», a dit Ramaphosa dans une vidéo publiée sur son compte twitter.

Les violences ont été condamnées par des pays africains comme le Nigeria et le Zimbabwe ainsi que par l’Union africaine (UA).

«Nous appelons à des mesures immédiates pour protéger la vie des personnes et leurs biens et garantir que les responsables des violences répondent de leurs actes», a dit Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’UA.

Les violences contre les étrangers sont récurrentes en Afrique du Sud. En 2008, 62 ressortissants subsahariens ont été tués par des Sud-Africains emportés par la haine xénophobe. En 2015, une nouvelle vague a emporté le pays faisant une dizaine de morts dont certains torturés et brulés vifs. 

Des milliers d’Africains ayant eu la chance de fuir ces violences, ont été humiliés, déplacés et chassés du pays.

L’Union Africaine condamne « fermement »

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La Commission de l'Union africaine a condamné avec la plus grande fermeté les actes de violence commis en Afrique du Sud contre des ressortissants de pays africains incluant le pillage et la destruction de leurs biens.

Dans un communiqué publié mardi, le Président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat a également appelé à ce que des mesures préventives soient prises pour protéger la vie des personnes et leurs biens, veiller à ce que les auteurs de ces actes soient traduits en justice et que des réparations soient accordées aux victimes.

M. Faki Mahamat a réitéré l'engagement continu de la Commission de l'Union africaine à travailler avec le gouvernement sud-africain, pour s'attaquer aux causes profondes de ces actes afin de promouvoir la paix, la concorde et la solidarité africaine.

Le président du Nigéria dépêche un envoyé spécial

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De son côté, le président Nigérian, Muhammadu Buhari, va dépêcher un envoyé spécial en Afrique du Sud pour exprimer ses vives préoccupations suite aux violences xénophobes qui ciblent les ressortissants nigérians dans le pays arc-en-ciel.

Selon les médias, l’envoyé nigérian, attendu jeudi à Pretoria, devra rencontrer le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et d’autres responsables.

Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, avait convoqué l’ambassadeur sud-africain au Nigeria pour lui exprimer la colère d’Abuja suite aux attaques qui se sont intensifiées depuis le 29 août dernier.

Le chef de la diplomatie nigériane avait menacé que son pays allait prendre « des mesures définitives » pour protéger les citoyens nigérians établis en Afrique du Sud contre les actes criminels.

Onyeama a pointé du doigt l’intervention «inefficace» de la police sud-africaine.

En 2015, le Nigeria avait rappelé son ambassadeur en Afrique du Sud suite à des violences xénophobes contre des ressortissants africains et nigérians.

Sur les médias sociaux, les Nigérians ont appelé au boycott des compagnies sud-africaines implantées dans leur pays, dont l’opérateur de la téléphonie mobile, MTN.

Les violences qui se poursuivent à Pretoria et Johannesburg viennent porter un nouveau coup dur à l’image de l’Afrique du Sud, en particulier sur le continent.

Pour des mesures proactives

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Le doyen du corps diplomatique en Afrique du Sud, l’ambassadeur de la République Démocratique du Congo, Bene M’Poko, a appelé les autorités sud-africaines à prendre des mesures proactives et faire une déclaration gouvernementale pour rassurer le monde suite à la nouvelle vague de violences contre les étrangers.

La ministre sud-africaine des relations internationales ou le président Ramaphosa doit clarifier la situation, a dit le diplomate.

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