Aziza Bennani faite Docteur Honoris Causa par l’université de Grenade

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L’ex secrétaire d’Etat à la Culture et ex ambassadeur du Maroc à l’Unesco, Aziza Benanni, vient d’être faite Docteur Honoris Causa par la prestigieuse université de Grenade (Sud), créée en 1531 et dont l’embryon n’est autre que la célèbre Madrassa de l’époque d’Al Andalus.

Une cérémonie a été organisée à cet effet récemment au siège du rectorat de l’université de Grenade, installé dans un édifice gothique du début du 16ème siècle, riche d’un fonds bibliographique très prestigieux comprenant de nombreux manuscrits d’une valeur inestimable.

C’est au professeur Francisco Lodeiro, ancien recteur de cette université, qui compte actuellement 80.000 étudiants, dont quelque 2.000 Marocains, que fut attribué le rôle de parrain d’Aziza Bennani pour l’obtention du titre de Docteur Honoris Causa.

S’exprimant à cette occasion,  Lodeiro a d’emblée mis en exergue les qualités humaines et intellectuelles d’Aziza Bennani, rappelant que l’université de Grenade a développé tout au long de son histoire des liens intenses avec le monde arabe et plus spécialement avec le Maroc.

Il a mis en relief l’apport d’Aziza Bennani dans le domaine de la recherche, à travers notamment ses publications, articles dans les revues spécialisées et conférences au niveau national et international, soulignant aussi sa profonde connaissance du monde hispanique.

Aziza Bennani est « l’un des grands acteurs de l’impulsion des études hispanique au Maroc », a dit Lodeiro, énumérant les nombreux travaux de l’ex-présidente du conseil exécutif de l'UNESCO en faveur de la compréhension entre les cultures, du dialogue et de la coexistence inter-culturelle, des valeurs partagées, du droit des femmes, du respect de l’altérité et de la diversité et de la paix, notamment en Méditerranée, berceau des trois religions monothéistes.

Vêtue de la toge et de la toque et portant l’anneau de docteur de l’Université, Aziza Bennani s’est dite reconnaissante pour cette haute distinction académique qui honore son pays et la femme marocaine, maghrébine, africaine et arabe.

Après avoir retracé brièvement son itinéraire familial, social, spirituel et académique, elle a affirmé son attachement à l’inter-culturalité, relevant qu’elle a été initiée, très jeune, aux principes et valeurs de la meilleure tradition humaniste de l’Islam, un Islam des lumières telle que pratiqué au Maroc, basé sur la recherche de la perfection, la tolérance et le respect des autres traditions religieuses et culturelles.

Aziza Bennani a, par ailleurs, souligné la mission de l’université d’aujourd’hui qui doit inculquer à ses étudiants savoir et savoir faire, connaissance et expérience, les doter des outils nécessaires pour comprendre leur environnement et les initier à leur rôle de citoyens, des citoyens dans leur propre pays et du monde, attachés à la "citoyenneté inter-culturelle", capables de respecter l’altérité dans sa diversité créatrice et enrichissante.

Elle a évoqué l’exemple d’Al Andalus qui avait réussi à construire, sur la base d’une identité plurielle, une brillante culture, grâce aux valeurs partagées entre les différentes composantes de la société, soulignant que le Maroc et l’Espagne peuvent renouer conjointement avec cette expérience réussie de concorde et de coexistence pacifique que l’écrivain argentin Jorge Luis Borges a qualifiée de "belle aventure de l’esprit".

Elle a appelé, dans ce sens, les universités des deux pays à renouer, non de façon nostalgique, avec les principes universels d’alors et qui sont toujours de grande actualité, pour établir des passerelles qui permettent de promouvoir la culture de la paix et affirmer un humanisme qui reconnaisse l’autre, le respecte et s’enrichisse de sa différence, loin des idéologies qui prônent le fanatisme, l’extrémisme et la violence.

Aziza Bennani a de même exhorté les universités d’Espagne et du Maroc à créer un axe Europe/Afrique pour la coopération dans le domaine académique, culturel, scientifique et technologique, de manière à être partie prenante d’un partenariat d’égal à égal avec le continent sud, axe qui se dessine avec la nouvelle dynamique insufflée par le royaume aux plus hauts niveaux.

 

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