En France, un médicament à l’origine de malformations majeures des nourrissons depuis 50 ans

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Entre 2150 et 4100 enfants en France seraient atteints d'au moins une malformation majeure due à l’administration du « Valproate » (substance active du médicament la Dépakine) depuis sa commercialisation en 1967, selon les résultats d'une étude publiée jeudi 20 avril 2017 avril par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) et l’Assurance-maladie.

En août dernier, un premier travail pharmaco-épidémiologique à partir des bases de données de l’Assurance-maladie avait chiffré à 14.400 le nombre de femmes enceintes exposées au valproate entre 2007 et 2014. Pour sa part, l’épidémiologiste française Catherine Hill avait estimé qu’en cinquante ans de commercialisation, la Depakine avait provoqué 3.000 cas de malformations, et 12.000 troubles neurodéveloppementaux, les deux pouvant s’associer chez un même enfant.

L'étude de l’ANSM et de l’Assurance maladie a permis également d’explorer vingt-six types de malformations majeures chez des enfants exposés au valproate sur la période de début 2011 à mars 2015.

« C’est, en effet, depuis 2011 qu’il est possible de chaîner dans les bases de données les informations entre une mère et son enfant. Au total, près de 2 millions de femmes enceintes ont été recensées, dont 1.345 ont été exposées au « Valproate » dans une indication d’épilepsie », précise l'étude.

« Nos données confirment sur une large population le caractère hautement tératogène [entraînant des malformations du fœtus] du valproate, tel qu’il est décrit dans la littérature », explique Rosemary Dray-Spira, chef du pôle épidémiologique des produits de santé à l’ANSM, précisant que le risque est multiplié par quatre dans l’épilepsie et par deux dans la maladie bipolaire.

Cette étude recense également les malformations chez des enfants exposés in utero aux autres antiépileptiques. « Nous avons observé pour certaines molécules des risques qui n’avaient pas été décrits jusque-là, ces résultats devront être confirmés dans d’autres études », souligne ce responsable de l’ANSM, notant que les premières données partielles sur les troubles neurodéveloppementaux sont attendues au deuxième semestre 2017.

 

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