Gaza: Blinken rencontre Abbas après avoir exhorté (Sic) Israël à épargner les civils

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En attendant Blinken de faire autre chose qu’exhorter, une petite fille et sa mère en deuil devant les corps des membres de leur famille palestinienne Nofal, tués lors d'un bombardement israélien, le 10 janvier 2024 à l'hôpital al-Najar à Rafah dans la bande de Gaza. (Photo par AFP)

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Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui a exhorté Israël d'épargner les civils palestiniens dans la bande de Gaza, a rencontré mercredi le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour aborder notamment le dossier de l'après-guerre dans ce territoire, dont le sud a subi dans la nuit d'intenses bombardements.

En dépit des nombreux efforts diplomatiques, rien ne semble pouvoir mettre un terme à la campagne d’extermination des Palestiniens par Israël entrée dans son quatrième mois, alors que l'ONU tire la sonnette d'alarme sur les conditions de vie catastrophiques de la population dans le territoire assiégé. Comment peut-il en être autrement quand la plus grande puissance du monde et de toute l’histoire de l’humanité, au lieu d’’impose comme elle l’a si souvent fait, se conte d’exhorter qui signifie juste, selon le Larousse « tenter d'amener quelqu'un à quelque chose par des encouragements, par la persuasion, les prières, etc. »

Dans le cadre d'une tournée régionale, M. Blinken, dont le pays est le principal allié d'Israël, a rencontré mardi plusieurs responsables israéliens, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

"Nous savons que faire face à un ennemi qui se cache parmi la population civile, se planque dans des écoles et des hôpitaux pour tirer, rend les choses incroyablement difficiles. Mais le prix payé chaque jour par les civils à Gaza, notamment les enfants, est bien trop élevé", a-t-il ânonné pour la énième fois.

La campagne d’extermination dans ce territoire palestinien a fait au moins 23.210 mots, en grande majorité des civils dont plus de  des  enfants, près de 8.000 femmes. Rien qu’au cours de la nuit du mardi à mercredi, on compte plus de 70 tués dans des frappes dans différents secteurs de la bande de Gaza au cours de la nuit de mardi à mercredi.

Massacre

L'armée israélienne a fait état d'opérations dans les secteurs de Maghazi (centre) et Khan Younès (sud), avec "plus de 150 cibles touchées", et ‘’15 tunnels découverts’’.

Selon un journaliste de l'AFP, Khan Younès et Rafah, la grande ville du sud, ont subi des bombardements intenses.

Des habitants de Rafah pleuraient mercredi matin dans la cour de l'hôpital Al-Najjar leurs proches, tués dans une frappe sur un immeuble.

"C'est un massacre", lance Hareb Nofal, un proche de victimes. "On parle d'environ 14 familles. Quatorze appartements remplis d'enfants, de femmes et de nouveau-nés. Tout le monde s'en fiche".

La bande de Gaza a besoin de recevoir "plus de nourriture, plus d'eau, plus de médicaments", a reconnu du bout des lèvres mardi M. Blinken en exhortant [resic] aussi Israël à "cesser de prendre des mesures qui sapent la capacité des Palestiniens à se gouverner eux-mêmes".

M. Gallant avait dévoilé jeudi son premier plan pour "l'après-guerre’’ à Gaza qui prévoit une gouvernance locale qui ne soit "ni le Hamas", "ni une administration civile israélienne", mais dirigée par des Palestiniens qui ne sont "pas hostiles" à Israël.

Des ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu plaident pour une recolonisation de Gaza, tandis que Washington souhaite, selon de nombreux analystes, revoir sur place l'Autorité palestinienne mais réformée.

"Améliorer la gouvernance" 

En 2007, l'Autorité palestinienne avait perdu le contrôle de Gaza au profit du Hamas pour n'exercer son pouvoir, limité, qu'en Cisjordanie, territoire occupé par Israël.

M. Abbas a reçu dans la matinée à Ramallah M. Blinken qui avait indiqué la veille que l'Autorité palestinienne devait "se réformer".

Alors que le responsable américain arrivait sur place, des dizaines de manifestants tenaient des pancartes sur lesquelles était écrit "Blinken tu n'es pas le bienvenu" ou "Arrêtez le génocide" à Gaza.

Mahmoud Abbas doit aussi rencontrer mercredi en Jordanie le roi Abdallah II et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, pour discuter d'un "cessez-le-feu immédiat" et de la livraison ininterrompue d'aide humanitaire, selon Amman.

Les organisations internationales alertent sur le désastre sanitaire à Gaza, où 85% de la population a été déplacée et où l'aide humanitaire arrive au compte-gouttes.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré mardi voir sa capacité à venir en aide aux habitants de Gaza se "réduire", parlant de "catastrophe humanitaire".

"A cause du manque d'eau, nous ne nous douchons qu'une fois par mois, nous souffrons psychologiquement et les maladies se sont répandues partout", témoigne auprès de l'AFP Ibrahim Saadat, un Palestinien déplacé par la guerre.

Rêves perdus 

"Nous avons perdu tous nos rêves (...) Les enfants peuvent perdre des années de leur vie en vivant ici. Certains allaient à l'école (...) tout cela n'a servi à rien, tout est perdu", souffle Hadeel Shehata, une Gazaouie de 23 ans déplacée dans le sud du territoire.

Israël frappe désormais surtout le centre et le sud de la bande de Gaza après avoir bombardé et détruit le nord du territoire. Le gouvernement israélien a accepté le ‘’principe’’ (un autre sic s’impose) d'une "mission d'évaluation" de l'ONU sur la situation dans le nord de Gaza en vue d'un retour des déplacés, a souligné mardi M. Blinken, sans donner de détails.

Le secrétaire d'Etat américain a débuté la semaine dernière une tournée au Moyen-Orient visant notamment à essayer d'éviter un débordement du conflit dans la région, où le Hamas compte plusieurs alliés, avec des groupes armés soutenus par l'Iran au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen.

Mercredi, le gouvernement britannique a indiqué que les armées britannique et américaine avaient repoussé dans la nuit en mer Rouge "la plus importante attaque" à ce jour des rebelles yéménites Houthis qui disent agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Tout est dit. (Quid avec AFP)

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