Guerre Israël contre les Palestiniens: nouveaux bombardements sur Gaza, des familles entières exterminées

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Les corps des membres des familles Salah et Abu Hatab, tués lorsque la tente où ils s'abritaient a été touchée par un bombardement israélien, sont posés sur le sol de la morgue du centre médical Nasser à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 4 janvier 2024, alors que la guerre d’Israël contre les Palestiniens du Hamas se poursuit sans répit. (Photo par AFP)

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De nouveaux bombardements de l'armée israélienne sur la bande de Gaza ont fait des dizaines de morts jeudi, selon le Hamas, deux jours après l'élimination d'un haut dirigeant du mouvement islamiste palestinien au Liban, qui fait craindre un embrasement dans la région.

Près de trois mois après le début de la guerre d’Israël contre les Palestiniens, des frappes et tirs d'artillerie particulièrement intenses ont notamment touché au cours de la nuit Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza particulièrement visée par l'armée israélienne depuis plusieurs jours, selon un correspondant de l'AFP.

A la morgue de l'hôpital Nasser de Khan Younès, des corps de victimes sont étendus à même le sol. En pleurs, Baha Abu Hatab est penché au-dessus des corps de ses neveux, selon des images de l'AFPTV.

"Ils ont été évacués dans un champ agricole, où ils ont construit une tente pour se protéger du froid, mais les frappes aériennes israéliennes les ont touchés pendant qu'ils dormaient. Pourquoi ? Parce que ce sont des enfants ? Parce qu'ils menacent Israël et les Etats-Unis ?", se lamente-t-il en évoquant ses proches.

Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande Gaza depuis 2007, a fait état de dizaines de morts et de plus de 100 blessés dans les frappes israéliennes de la nuit.

L'armée israélienne a de son côté fait état de frappes visant notamment [sic] des "terroristes qui voulaient placer un engin explosif près de soldats" et un dépôt d'armes du Hamas à Khan Younès.

Des sirènes, annonçant des tirs de roquettes ont par ailleurs retenti jeudi à Ashkelon, dans le sud d'Israël, une ville que les brigades al-Qods du Jihad islamique, allié du Hamas, ont annoncé avoir visée.

Ryad et Doha condamnent les propos de ministres israéliens sur une "émigration" palestinienne de Gaza

L'Arabie saoudite et le Qatar ont fermement condamné jeudi les propos de deux ministres israéliens appelant les Palestiniens à quitter la bande de Gaza.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, extrême droite fasciste, Itamar Ben Gvir, avait appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza après la guerre en cours, et à "encourager" la population palestinienne à émigrer, au lendemain d'un appel similaire de son collègue d'extrême droite, le ministre des Finances Bezalel Smotrich.

Le royaume "condamne et rejette catégoriquement les commentaires des deux ministres", a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il a appelé la communauté internationale à agir face à la "persistance" du gouvernement israélien à violer les lois internationales "à travers ses déclarations et ses actes".

Le Qatar, a aussi "condamné dans les termes les plus fermes" les propos des deux ministres.

Les Etats-Unis, la France et l'Union Européenne ont également dénoncé les propos des deux ministres israéliens.

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, alliant des partis de droite, d'extrême droite et des formations juives ultra-orthodoxes, est déjà accusé d’avoir largement renforcé le poids des colons en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Nouvelle tournée d'Antony Blinken 

Depuis le début des hostilités, 22.313 personnes, dont 10.000 enfants et près de 7.000 femmes, adolescents, ont été tuées dans la bande de Gaza, selon le bilan de mercredi.

Les craintes de voir cette guerre embraser le Moyen-Orient se sont encore accrues après l'élimination mardi du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth, par une frappe israélienne, Tel-Aviv continuant à violer l’intégrité territoriale du Liban et de la Syrie deux Etats faillis qui n’ont pas les moyens de se défendre.  .

A Washington, un responsable américain a lui aussi affirmé que l'élimination de Saleh al-Arouri dans un fief du Hezbollah libanais avait été provoquée par une frappe israélienne.

Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, très à Israël, s'apprête à effectuer une énième er vaine tournée au Moyen-Orient dans l'espoir, prétend le Département d’Etat américain, d'apaiser les tensions. Il devait quitter jeudi soir Washington pour son quatrième voyage dans la région depuis le début de la guerre à Gaza, avec une étape prévue sur le sol israélien, selon un responsable américain.

Mercredi, une double explosion qui a fait 84 morts en Iran près de la tombe du général Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations iraniennes au Moyen-Orient, le jour même où l'Iran commémorait le quatrième anniversaire de sa mort, a encore accentué les tensions.

L'Iran a affirmé qu'Israël et les Etats-Unis étaient derrière cet attentat, des allégations aussitôt réfutées par Washington et qui n'ont pas été commentées par Israël.

85% de la population déplacée 

En Israël, le chef d'état-major de l'armée, Herzi Halevi, a indiqué que ses troupes étaient en état d'alerte à la frontière avec le Liban, théâtre quasi quotidien d'échanges de tirs où le Hezbollah a perdu au total 129 combattants dans les escarmouches depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Depuis le début du conflit, les tensions se multiplient aussi en Syrie et en Irak, où des bases américaines sont prises pour cible, mais également en mer Rouge, où les rebelles Houthis du Yémen commettent des attaques pour freiner le trafic maritime en "soutien" à Gaza.

Dans le territoire palestinien, "le Hamas dispose toujours d'importantes capacités à Gaza", a déclaré à Washington le porte-parole du conseil de sécurité nationale, John Kirby avec le sous-entendu qu’il ne faut pas s’attendre à une quelconque trève.

"Nous pensons que réduire et défaire les capacités du Hamas à mener des attaques en Israël est un objectif absolument réalisable pour les forces militaires israéliennes. Cela peut être fait, militairement. Son idéologie va-t-elle être éliminée? Non. Et le groupe est-il susceptible d'être annihilé? Probablement pas", a-t-il ajouté malgré tout.

Outre les frappes aériennes et les combats au sol, les Gazaouis sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments alors que l'aide humanitaire entre au compte-gouttes dans le territoire assiégé.

Dans la bande de Gaza, quelque 1,9 million de personnes, soit 85% de la population de 2,3 million d'habitants, ont dû quitter leur logement pour fuir les combats et les bombardements, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). (Quid avec AFP)

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