Le vain retour de Blinken en Israël, ne change rien au génocide

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Les parents d'Ahed Mussa, tuée lors d'un raid israélien sur le camp de réfugiés de Tulkarem en Cisjordanie occupée, portent son corps lors de ses funérailles le 9 janvier 2024. (Photo Zain JAAFAR / AFP)

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L'armée israélienne a poursuivi mardi sa campagne d’extermination des Palestiniens Hamas, alors que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, effectue une nouvelle visite en Israël pour essayer d'éviter que le conflit ne s'étende à la région.

Un correspondant de l'AFP a fait état de bombardements intenses dans la nuit à Khan Younès et Rafah, les grandes villes du sud du territoire palestinien assiégé, où 2 millions de personnes déplacées le début de l’agression israélienne le 7 octobre.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé que ses forces avaient tué environ 40 militants au cours des dernières 24 heures dans le cadre d'"opérations terrestres élargies comprenant des frappes aériennes" à Khan Younès, et que ses troupes avaient saisi des armes.

Un total de 185 soldats ont été tués depuis le début de la guerre, dont neuf lundi, selon un nouveau bilan publié mardi.

Les frappes de l'armée israélienne ont fait plus de 23.210 tués civils dont 10.000 enfants et près de 8.000 femmes. Le nombre des disparus frôle les 8.000 tandis que la bande de Gaza compte quelque 70.000 blessés.

Dans un discours prononcé mardi à Doha, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé les pays musulmans à "soutenir" le mouvement dans sa défense contre Israël dans la bande de Gaza en lui fournissant "des armes".

Les craintes d'une escalade régionale du conflit entre Israël et ses autres pays de la région, une alliance informelle de groupes armés que soutiendrait par l'Iran au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, n'ont cessé de croître.

Les frappes israéliennes et les échanges de tirs avec le mouvement islamiste Hezbollah sont quasi quotidiens. Lundi, le Hezbollah a annoncé la mort de Wissam Hassan Tawil, un de ses "commandants", dans une frappe israélienne.

En représailles, le Hezbollah a annoncé mardi avoir visé, à l'aide de plusieurs drones suicides, un centre de commandement de l'armée israélienne dans le nord du pays. Cette dernière a confirmé qu'"un appareil aérien ennemi était tombé sur sa base", sans faire de blessé ni de dégât".

"Moment très difficile" 

Deux autres figures centrales du Hamas ont été tuées dans des frappes ces derniers jours: l'un, Hassan Akasha, en Syrie lundi, et l'autre, Saleh al-Arouri, assassiné par une frappe israélienne au début janvier au Liban.

Dans ce contexte, le secrétaire d'Etat américain, qui effectue sa quatrième vaine tournée au Proche-Orient depuis le début de la guerre, s'est entretenu mardi en Israël avec le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et devait rencontrer d'autres dirigeants.

Dans la matinée, un petit groupe de manifestants demandant la libération des détenus israéliens entre les mains du Hamas lors de , s'est rassemblé devant l'hôtel Kempinski de Tel-Aviv, où M. Blinken rencontrait le président Isaac Herzog, a constaté l'AFP. "Ramenez-les maintenant", ont-ils notamment scandé.

Lors de son entretien avec M. Herzog, M. Blinken a évoqué le "moment très difficile" que traverse Israël [sic], tout en disant que le pays avait des "chances réelles" d'intégration avec ses voisins arabes.

Il avait déclaré lundi soir avoir discuté, lors d'une visite en Arabie saoudite, de la normalisation des liens avec Israël. Les négociations sur une normalisation avec Israël avaient été suspendues une semaine après le début de la guerre d’Israël contre les Palestiniens.

Lundi, le président américain, Joe Biden, a affirmé lundi qu'il travaillait "discrètement [sic] avec le gouvernement israélien pour l'amener à réduire" la présence de ses troupes à Gaza.

"Politique déclarée" de famine

Au Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déploré, lors d'une visite de son homologue allemande, "qu'aucun effort réel pour empêcher le déplacement des Palestiniens" n'avait été fait par les Israéliens. "Au contraire, les mesures prises poussent au déplacement", a-t-il poursuivi.

Les bombardements israéliens ont rasé plus de 80% de Gaza, affirme l’ONU toujours impuissante à influer sur le cours des dramatiques évènements. Les organisations internationales alertent sur le désastre sanitaire en cours dans ce territoire où 85% de la population a été déplacée et où l'aide humanitaire arrive au compte-gouttes.

Le Conseil des relations américano-islamiques, plus grande organisation de défense des droits civiques musulmans aux Etats-Unis s'est joint lundi à l'organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem pour condamner une "politique déclarée" de famine à Gaza menée par Israël.

L’armée israélienne a parallèlement annoncé une nouvelle phase de la guerre à Gaza. Le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a indiqué au New York Times qu'elle impliquerait moins de soldats et de frappes aériennes, et ajouté que le déploiement des troupes serait réduit à partir de janvier. Il a aussi rappelé que les combats se poursuivraient courant 2024.

Le conflit a également fait monter la violence à un niveau inédit depuis près de vingt ans en Cisjordanie occupée où l’on dénombre près de 4.000 Palestiniens tués par l’armée et par les colons israéliens.

Et depuis le début de la guerre, les hostilités transfrontalières ont fait plus de 180 morts au Liban, incluant plus de 135 combattants du Hezbollah, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités. (Quid avec AFP)

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