Les dirigeants arabes et musulmans condamnent Israël, divergent sur une réponse

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La première rangée à partir de la deuxième gauche : Les chefs d’Etat, syrien Bachar al-Assad, égyptien Abdel Fatah al-Sisi, Abdallah II de Jordanie, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, le palestinien Mahmoud Abbas, le turc Recep Tayyip Erdogan, l’iranien Ebrahim Raisi et le qatari Tamim bin Hamad al-Thani. A la deuxième rangée on reconnait le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch au sommet commun Ligue arabe/OCI), à Riyadh. (Photo Thaer GHANAIM / PPO / AFP)

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Les dirigeants de pays arabes et musulmans ont condamné samedi les actions "barbares" des forces israéliennes à Gaza, mais se sont abstenus d'énoncer des mesures économiques et politiques punitives à l'encontre d'Israël, en guerre contre les Pamestiniens dans la bande de Gaza.

Les résultats du sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Ryad ont mis en évidence les divisions régionales quant à la manière de réagir au conflit, sur fond de craintes d'un embrasement dans la région.

Le sommet s'est déroulé dans un contexte de colère au Moyen-Orient et au-delà, contre les bombardements d'Israël dans la bande de Gaza, mais en Cisjordanie, au sud-Liban et sur la Syrie. 

Les morts israéliens dans l’attaque du 7 octobre 2023 par Hamas a été revu à la baisse pour être estimé à environ 1.200 personnes, alors que les bombardements sur Gaza ont tué près de 12.000 personnes, des civils et surtout quelque 6 mille enfant et près de 3 mille femmes.

Le communiqué final du sommet a rejeté les arguments d'Israël selon lesquels ce pays agirait en état de "légitime défense" et a exigé que le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution "contraignante" pour mettre fin à "l'agression" israélienne.

Il a également rejeté toute solution politique future du conflit qui maintiendrait la bande de Gaza séparée de la Cisjordanie occupée par Israël.

L'Arabie saoudite "tient les autorités d'occupation (israéliennes) pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien", a en outre déclaré le prince héritier Mohammed ben Salmane, à l'ouverture du sommet.

"Nous sommes certains que le seul moyen de garantir la sécurité, la paix et la stabilité dans la région est de mettre fin à l'occupation, au siège et à la colonisation", a-t-il ajouté.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, en visite pour la première fois en Arabie saoudite depuis le rapprochement des deux pays, a demandé aux pays islamiques de désigner l'armée israélienne comme une "organisation terroriste".

Il a en outre rencontré le prince saoudien, le premier contact à ce niveau depuis le rétablissement en mars des relations diplomatiques entre les deux pays à la faveur d'une médiation chinoise.

Divergences régionales -

Les organisations humanitaires internationales ont redoublé d'appels en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza, où l'eau potable et les médicaments manquent cruellement.

Israël et son principal allié, les Etats-Unis rejettent les demandes de cessez-le-feu.

"Il est honteux que les pays occidentaux, qui parlent toujours des droits de l'homme et des libertés, restent silencieux face aux massacres en cours en Palestine", a déclaré pour sa part le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, a qualifié de "deux poids, deux mesures" les réactions internationales à la guerre entre Israël et le Hamas. "Je parle des pays qui (...) ferment les yeux sur le non-respect par Israël des bases du droit international", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a quant à lui souligné que Washington avait "la plus grande influence sur Israël" et "portait (en conséquence) la responsabilité de l'absence de solution politique" au conflit.

S'adressant au sommet, le Hamas a lui demandé, dans un communiqué, "l'expulsion" de tous les ambassadeurs israéliens "des pays arabes et musulmans et le rappel de tous les ambassadeurs de ces pays".

Dans une intervention télévisée samedi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé sans vergogne que les dirigeants arabes devaient "s'élever contre le Hamas", qu'il a décrit comme "une partie intégrante de l'axe du terrorisme mené par l'Iran". (Quid avec AFP)

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