Moyen-Orient au bord d'un 'conflit généralisé', alerte le chef de l'ONU qui dénonce l'enfer humanitaire créé par la guerre israélienne d’extermination

5437685854_d630fceaff_b-

L'ambassadeur palestinien auprès des Nations Unies Riyad Mansour arrive pour une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, au siège de l'ONU à New York, le 18 avril 2024.(Photo par ANGELA WEISS / AFP)

1
Partager :

 

Le secrétaire général de l'ONU a peint jeudi un tableau effrayant de la situation au Moyen-Orient, alertant du risque d'un "conflit régional généralisé" et dénonçant l'"enfer humanitaire" créé par la guerre israélienne d’extermination des Palestiniens en Palestine occupée et particulièrement à Gaza.

"Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les derniers jours ont vu une escalade dangereuse, par les mots et les actions", a déclaré Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité, réuni jeudi pour discuter de la situation à Gaza et pour voter plus tard dans la journée sur l'adhésion des Palestiniens à l'ONU.

"Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l'impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde", a lancé le secrétaire général.

"Ce moment de danger maximal doit être un moment de retenue maximale", a-t-il plaidé. "Il est grand temps de mettre un terme au cycle sanglant de représailles".

"Nous avons la responsabilité ensemble de faire face à ces risques et d'éloigner la région du précipice".

"En commençant par Gaza" où "six mois et demi d'opérations militaires israéliennes ont créé un enfer humanitaire", a-t-il déploré, décrivant deux millions de Palestiniens endurant "la mort, la destruction, le déni d'aide humanitaire vitale".

"Et tout cela se produit avec des limites importantes imposées par les autorités israéliennes sur la livraison d'aide à la population de Gaza, qui fait face à la faim généralisée", a-t-il martelé, réclamant à nouveau un cessez-le-feu immédiat et la libération de tous les otages.

Les opérations israéliennes en représailles dans la bande de Gaza ont plus de 34.000 morts, dont plus de 18.000 enfants et de 12.000 femmes.

- Veto américain? -

Le Conseil devait se prononcer plus tard à 17H00 (21H00 GMT) sur la demande d'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU, démarche qui apparait vouée à l'échec en raison de l'opposition des Etats-Unis.

"Accorder à la Palestine une adhésion pleine et entière aux Nations unies allégerait une partie de l'injustice historique subie par des générations de Palestiniens", a plaidé jeudi devant le Conseil Ziad Abu Amr, haut responsable de l'Autorité palestinienne, montrant du doigt les Etats-unis.

L'admission d'un Etat à l'ONU doit d'abord recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans veto d'un membre permanent), puis être approuvée par l'Assemblée générale, à la majorité des deux-tiers.

Mais les Etats-Unis, qui n'hésitent pas à faire usage de leur droit de veto notamment pour protéger Israël, ne cachent pas leur hostilité face à l'initiative des Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur "d'Etat non membre observateur".

"Je pense qu'un veto américain est absolument certain", a indiqué à l'AFP Richard Gowan, analyste de l'International Crisis Group, anticipant l'abstention du Royaume-Uni, et peut-être du Japon et de la Corée du Sud.

Les Etats-Unis ne cessent de répéter ces dernières semaines que leur position "n'a pas changé" depuis 2011, lorsque la demande d'adhésion présentée par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait tourné court face à l'opposition américaine. (Quid avec AFP)

lire aussi