Oscars 2018 : une édition prévisible

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Après des Oscars 2017 particulièrement mouvementés, l’Edition 2018 a semblé un brin convenu diront certains, légèrement insipide diront d’autres. Aucun faux pas et très peu de surprises.

A Los Angeles, les Oscars 2018 auront mis au centre le cinéma. Moins de place pour le politique donc, même si les réalisateurs sud-américains ont été plébiscités, n’en déplaise à Trump.

Politique mais pas trop

Présenté pour la deuxième année consécutive par Jimmy Kimmel, du célèbre talkshow « Jimmy Kimmel Live ! », cette soirée a clôturé une saison cinématographique mise à mal par l’ouragan du mouvement #Metoo et #TimesUp, des manifestations portées par les réseaux sociaux contre les agressions et harcèlements sexuels presque coutumiers à Hollywood.

En Janvier, le « #TimesUp » avait occupé une place centrale durant les « Golden Globes », avec tous les invités habillés de noir en signe de support et de solidarité envers le mouvement.

Même si pendant la cérémonie de dimanche, cela fut un sujet de discussion, le sujet n’a pas dominé ces Oscars. Lors du traditionnel monologue d’introduction, Jimmy Kimmel a évoqué ces mouvements, et trois femmes impliquées dans le dossier Weinstein – Selma Hayek, Ashley Judd, Annabella Sciorra- ont parlé des changements qu’entreprend Hollywood en ce moment même.

Les favoris récompensés

Les Oscars ont toujours été plus ou moins politiques et comme un pied de nez au Président américain, le grand gagnant de la soirée n’est autre que Guillermo del Toro, le réalisateur mexicain. Son film « La forme de l’eau », une romance mêlant horreur et science-fiction, a gagné 4 prix sur ses 13 nominations, dont Meilleur réalisateur et Meilleur Film. Avec cette victoire, 4 réalisateurs mexicains auront remporté le prix de meilleur réalisateur ces 5 dernières années. (Alfonso Cuaron pour « Gravity » en 2013, et Alejandro Gonzalez Inarritu en 2014 et 2015 pour « Birdman » et « The Revenant »).

Gary Oldman, l’homme au mille visages, a enfin obtenu son Oscar du meilleur acteur. Une représentation de Churchill dans le film « Les heures sombres » lui aura permis de remporter le graal.

L’Oscar de la meilleure actrice vient récompenser Frances McDormand pour sa performance dans « Les panneaux de la vengeance ». Une récompense venant 20 ans après son premier Oscar pour son rôle de femme flic enceinte dans « Fargo ».

Autre récompense notable, la légende du basket-ball Kobe Bryant, après ses 20 années sous le maillot des « Lakers », continue à régner sur Los Angeles, en remportant dimanche l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation pour « Dear Basketball ».

La 90e cérémonie des Oscars n’aura ni déçu, ni étonné. Sans coup d’éclats ou controverses particuliers, les films les plus attendus, « La forme de l’Eau », « Get Out » et « Les panneaux de la vengeance » auront été récompensés. Au grand dam des journalistes, le cinéma aura été au centre de ces Oscars et non pas la politique. Les grands titres sensationnels devront attendre.

 

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