Présidentielle au Sénégal: le parrainage de Karim Wade validé par le Conseil constitutionnel, l’opposant Sonko toujours dans le flou

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L’ancien ministre de son père, Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, candidat à la présidence du Sénégal

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Dakar – La commission de contrôle des parrainages du Conseil constitutionnel a validé les parrains collectés par l’ancien ministre Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, en vue de sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024 au Sénégal, a déclaré mercredi à Dakar son mandataire, Maguette Sy.

’’Nous vous annonçons que les parrains de Karim Wade ont été validés par la commission de contrôle des parrainages du Conseil constitutionnel’’, a dit M. Sy aux journalistes.

Karim Wade vivant au Qatar depuis sept ans est le seul à avoir passé avec succès le contrôle des parrainages parmi 10 candidats ce mercredi.

"Etape importante franchie : le Conseil Constitutionnel a constaté que mon dossier de candidature était complet et a validé nos parrainages pour l’élection présidentielle du 25 février 2024. C’est le résultat de notre unité et de notre travail acharné», a réagi Karim Wade sur les réseaux sociaux.

D’autres candidats doivent apporter des corrections à leur opération de parrainage.

L’ancien Premier ministre, Mahammed Dionne, qui fait partie de ce lot, a un gap de près de 22.000 parrains à combler.

’’Nous avons plus de 39.000 parrains validés. Il nous manque près de 5.000 parrains pour compléter notre dossier’’, a expliqué Aliou Ndiaye, le mandataire du député de l’opposition, Mamadou Lamine Diallo.

M. Ndiaye a salué ’’le bon déroulement des travaux de la commission de contrôle des parrainages’’. ’’Le contrôle se passe correctement’’, a-t-il reconnu, déplorant toutefois le fait que certains électeurs parrainent plusieurs candidats, ce que n’autorise pas le code électoral.

Les parrains de Mouhamadou Madana Kane, d’Adama Faye, de Mouhamadou Lamine Guèye, d’Al Ousseynou Ba, d’Aliou Camara, d’Aliou Lam et de Babacar Diop, le maire de Thiès (ouest), ont été invalidés pour diverses raisons. Celui de l’opposant Ousmane Sonko reste pour l’instant flou.

L'opposant sénégalais emprisonné a été investi symboliquement dimanche pour l'élection présidentielle de 2024 dans un lieu privé, à huis clos, après l'interdiction du meeting public.

L'investiture de M. Sonko à ce scrutin s'est tenu en présence d'une cinquantaine de personnes, a affirmé un responsable de son camp.

Le meeting d'investiture initialement prévu samedi à Dakar avait été interdit vendredi pour "menaces de troubles à l'ordre public".

"Le dossier de candidature (de M. Sonko) a été déposé le 12 décembre" au Conseil constitutionnel, a indiqué l'avocat Ciré Clédor Ly, son mandataire au niveau de la juridiction, dans un communiqué transmis vendredi soir à l'AFP.

Le délai courait jusqu'au 26 décembre pour la collecte des parrainages et le dépôt des candidatures.

M. Sonko est le personnage central d'un bras de fer de plus de deux ans avec l'Etat qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers.

En vertu du nouveau code électoral du Sénégal, tout candidat à l’élection présidentielle doit réunir entre 0,6 et 0,8 %, soit 44.231 à 58.975 électeurs, du nombre d’électeurs inscrits sur le fichier électoral.

Les candidats ont également la possibilité de collecter des parrains auprès des maires et des présidents de conseil départemental.

S’ils font cette option, le code électoral leur fait obligation de réunir 120 signatures au moins, soit 20 % de l’effectif des présidents des conseils municipaux et départementaux.

Il est également loisible aux candidats de recourir au parrainage parlementaire. Dans ce cas-là, ils doivent collecter au moins 13 signatures, soit 8 % de l’effectif des députés.

La liste des candidats dont la collecte de parrainage est conforme à la loi sera publiée le 12 janvier. Huit jours plus tard, le 20 janvier, le Conseil constitutionnel va rendre publique la liste des candidatures jugées recevables.

La campagne en vue du scrutin présidentiel du 25 février va démarrer le 4 février prochain.

Les Sénégalais vont élire le 25 février le cinquième président du pays. Pour la première fois, le Sénégal organise un scrutin présidentiel auquel le chef de l’État sortant n’est pas candidat. Président depuis 2012, Macky Sall a annoncé en juillet qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. Il a désigné le premier ministre Amadou Ba pour représenter la majorité à ce scrutin.

A rappeler que Karim Wade a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il a été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis au Qatar. Sa condamnation l’a empêché d’être candidat à la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall.

L’Assemblée nationale du Sénégal avait voté en août une loi rendant son éligibilité à Karim Wade ainsi qu’à une autre figure de l’opposition et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, à la suite d’un dialogue politique initié par le président Macky Sall.

 

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