''Seulement'' 28 % des hommes estiment qu'il est normal qu'un homme batte sa femme

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Nations Unies - Environ la moitié des hommes et des femmes dans le monde estiment que les hommes font de meilleurs dirigeants politiques. Plus de 40 % pensent que les hommes sont de meilleurs dirigeants d’entreprises et que les hommes devraient être prioritaires lorsque les emplois sont rares, alors que 28 % estiment qu'il est normal qu'un homme batte sa femme. Ce chiffre est à prendre avec des précautions parce qu’il n’est pas affiné par société, sachant par exemple que dans le monde musulman ce chiffre augmenterait sensiblement alors que dans d’autres cultures il aurait tendance à baisser. De la même manière on ne connait pas le taux de pondération relatif à la sincérité des déclarations des hommes à ce sujet.

Malgré des décennies de progrès pour combler l'écart entre les hommes et les femmes en matière d'égalité, près de 90% de ces derniers nourrissent au moins un préjugé envers les femmes, selon une nouvelle analyse, publiée jeudi à New York, par le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD).

L'étude fournit ainsi de nouveaux indices sur les barrières invisibles auxquelles les femmes sont confrontées, et suggèrent que de nouvelles approches pour dépasser ces obstacles sont nécessaires.

Car, en effet, ces barrières invisibles "entravent tous les aspects de la vie des femmes - notamment les foyers-" et sont construites autour de "préjugés généralisés" envers les femmes, partagés dans le monde entier par les femmes tout autant que les hommes.

Ces conclusions du nouvel Indice des normes sociales relatif à l’égalité des sexes, du PNUD, sont basées sur des données provenant de 75 pays et couvrant plus de 80 % de la population mondiale. L’indice mesure la manière dont les opinions de la société portent atteinte à l’égalité des sexes dans des domaines tels que la politique, le travail et l’éducation.

Dans une trentaine de pays, les informations disponibles sur l'évolution des préjugés indiquent que si des améliorations ont été enregistrées dans certains pays, dans d'autres les attitudes semblent s'être détériorées ces dernières années, signalant que les progrès réalisés ne vont pas de soi.

"Au cours des dernières décennies, nos avancées visant à garantir que les femmes aient le même accès aux besoins essentiels de la vie que les hommes sont notables. Nous avons atteint la parité dans la scolarisation primaire et réduit la mortalité maternelle de 45 % depuis 1990. Mais les inégalités entre les sexes sont encore trop évidentes dans d'autres domaines, en particulier dans ceux qui mettent en jeu des relations de pouvoir et qui ont une incidence importante sur égalité entre les hommes et les femmes. Aujourd'hui, la lutte pour l'égalité des sexes passe par l’élimination des préjugés", a déclaré le chef du Bureau du rapport sur le développement humain du PNUD, Pedro Conceição, dans un communiqué.

"Les efforts qui ont été si efficaces pour éliminer les disparités en matière de santé ou d'éducation doivent désormais évoluer pour affronter des problèmes bien plus ardus : les préjugés profondément enracinés - tant chez les hommes que chez les femmes – contre une véritable égalité. Les politiques actuelles, quoique bien intentionnées, ne suffisent pas", a souligné, de son côté, Achim Steiner, Administrateur du PNUD.

L’année 2020 marque le 25ème anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing (Beijing + 25), le programme le plus visionnaire à ce jour sur l'autonomisation des femmes.

Le PNUD appelle ainsi les gouvernements et les institutions à utiliser une nouvelle approche politique pour faire évoluer ces opinions et ces pratiques discriminatoires, par le biais de l'éducation et de la sensibilisation du public.

 

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