Vague projet américain à l'ONU pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, frappes meurtrières

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Des Palestiniens pleurent leurs enfants tués lors d'un bombardement israélien qui a touché un bâtiment dans le camp de réfugiés de Nuseirat, à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, le 20 mars 2024,. (Photo par AFP)

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Les Etats-Unis ont pour la première fois annoncé un projet de résolution à l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza assiégée et touchée par la famine, où des dizaines de Palestiniens ont péri dans de nouveaux bombardements israéliens.

Ce changement de position des Etats-Unis, alliés historiques d'Israël, a été annoncé mercredi soir par le secrétaire d'Etat Antony Blinken en Arabie saoudite, première étape de sa nouvelle tournée au Moyen-Orient qui l'a mené jeudi en Egypte avant une visite vendredi en Israël.

Mais M. Blinken a souligné que ce cessez-le-feu devrait être lié à la libération des détenus israéliens à Gaza pris durant l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre contre Israël.

Au sixième mois de ce conflit dévastateur, la communauté internationale redouble d'efforts, ou fait semblant, pour parvenir à une trêve face à la catastrophe humanitaire à Gaza et au bilan humain qui ne cesse de s'alourdir avec plus de 32.000 morts.

Jeudi, les Palestiniens ont annoncé la mort de près de 70 personnes dans des frappes israéliennes ces dernières 24 heures, des témoins faisant état de raids nocturnes dans le centre du territoire palestinien assiégé et de violents combats autour de l'hôpital al-Chifa à Gaza-Ville dans le nord.

Au total, "plus de 140" palestiniens ont été tués depuis le début lundi de l'opération israélienne contre l'hôpital, a indiqué l'armée sioniste après avoir prétendu que des chefs du Hamas s'y étaient cachés.

Des images de l'AFP montrent d'épais nuages de fumée s'élevant au-dessus de la ville de Khan Younès, dans le sud. A Rafah, l'autre grande ville du sud de l'étroite bande de terre, un homme inspecte les décombres d'une maison. Autour de lui, des ruines à n'en plus finir.

"Nous avons soumis une résolution qui est à présent devant le Conseil de sécurité qui appelle à un cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages et nous espérons vivement que les pays la soutiendront", a déclaré M. Blinken au média saoudien Al Hadath.

Depuis le début de la guerre, les Etats-Unis avaient mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à des cessez-le-feu immédiats et durables dans le territoire palestinien dévasté par les bombardements incessants israéliens.

Mais ils ont ensuite intensifié, ou fait semblant, leurs efforts pour parvenir à une trêve qui permettrait l'entrée de plus importantes aides humanitaires dans la bande de Gaza où selon l'ONU la majorité des 2,4 millions d'habitants voit la famine s’installer.

Accord ou impasse ? 

"Bien sûr, nous nous tenons aux côtés d'Israël et son droit à se défendre (...) mais en même temps, il est impératif que les civils qui sont en danger et qui souffrent si terriblement - que nous nous focalisions sur eux, que nous faisions d'eux une priorité", a laissé croire M. Blinken.

Lors de sa sixième tournée au Moyen-Orient depuis le début de la guerre, M. Blinken a rencontré jeudi au Caire le président Abdel Fattah al-Sissi et doit voir les chefs de diplomatie de cinq pays arabes.

Parallèlement, des représentants des médiateurs internationaux -Etats-Unis, Qatar, Egypte- tiennent à Doha des pourparlers sur une trêve.

"Je pense que le fossé se réduit et qu'un accord est tout à fait possible", a dit M. Blinken à Al Hadath à propos des discussions à Doha.

Mais un responsable du Hamas a affirmé le même jour que la réponse d'Israël à la proposition de trêve de son mouvement, transmise par les médiateurs au Qatar, était "globalement négative" et pourrait "conduire les négociations vers l'impasse".

Les Etats-Unis poussent Israël à un cessez-le-feu et lui demandent de ne pas lancer une offensive terrestre d'envergure sur Rafah qui conduirait selon eux "à plus de victimes innocentes".

Près d'1,5 millions de personnes, principalement des déplacés, s'entassent dans cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cesse de répéter qu'une opération à Rafah est nécessaire pour atteindre son objectif d’exterminer un maximum de Palestiniens et de contraindre les reste à l’exil. 

Depuis le 9 octobre, Israël impose un siège complet à la bande de Gaza, déjà soumise à un blocus total depuis 2007 après une occupation israélienne de 38 ans (1967-2005).

L'ONU pointe les sévères restrictions sécuritaires imposées par Israël à l'entrée de toute aide à Gaza par voie terrestre, via l'Egypte.

"Le siège, la faim et les maladies deviendront bientôt les principales causes des morts à Gaza", a averti sur X le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. (Quid avec  AFP)

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