Visite du président du Venezuela à Alger : Entre couac et incompréhension

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La présidence algérienne a indiqué dans un communiqué que la visite du président vénézuélien, Nicolas Maduro, à Alger est une opportunité d’évaluer les relations bilatérales d’amitié et de coopération entre les deux pays

Le site algérien TSA a souligné que l’agenda du voyage de Maduro n’est pas connu et que cette visite a été programmée à la dernière minute.

Maduro s’est ainsi rendu à Alger après avoir participé au sommet de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI) à Astana auquel il a pris part en tant que président délégué du mouvement des pays non alignés.

Les fonctionnaires algériens avaient évoqué la possibilité d’une rencontre entre le président Maduro et Abdelaziz Bouteflika. Par ailleurs, compte tenu de la santé fragile du président algérien, Maduro n’a pas pu le rencontrer. Il a donc eu des entretiens avec de hauts responsables algériens.   

Il s’est notamment entretenu avec le président du conseil de la nation en présence du premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia et du ministre algérien de l’énergie, Mustapha Guitouni.

Ces entretiens ont porté sur l’accord pétrolier signé fin 2016, dans lequel l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et des pays producteurs non membres du cartel se sont engagés à réduire leurs extractions jusqu'en mars 2018 pour limiter l'offre et tenter de redresser les prix du baril.

A l’issue de ces entretiens, Maduro a estimé qu’il existe un climat favorable à la politique du juste prix de l’or noir.

Alger, embarrassée par cette visite, finit par assumer

La visite de Nicolas Maduro a vraisemblablement pris l’Algérie de court, donnant lieu à un couac médiatique. Tout commence le samedi 9 septembre, lorsque l’APS (agence de presse officielle algérienne) annonce, dans une courte dépêche, que le président du Venezuela “Nicolas Maduro Moros, a effectué samedi une escale technique à Alger. Le président vénézuélien a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediene, par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja”.

Une information relativement anodine, qui se transformera en couac lorsque la même agence publiera une seconde dépêche, disant que “le président vénézuélien Nicolas Maduro Moros, entame à partir de ce dimanche, une visite de deux jours à Alger, qui offrira une occasion de procéder à une évaluation de l’état des relations bilatérales d’amitié et de coopération entre l’Algérie et le Venezuela”, citant un communiqué de la présidence de la République elle poursuit que “le président de la République bolivarienne du Venezuela, son excellence, Monsieur Nicolas Maduro Moros, effectue une visite à Alger, les 10 et 11 septembre 2017. Cette visite offrira l’occasion aux deux parties de procéder à une évaluation de l’état des relations bilatérales d’amitié et de coopération, ainsi que les voies et moyens de les consolider. Elle permettra également de procéder à un échange de vues sur des questions régionales et internationales d’intérêt commun, y compris la situation du marché mondial des hydrocarbures et ses perspectives”, conclut le même document.

Pour le site d’information TSA, cette énième bourde “renseigne sur la situation à laquelle est arrivé le fonctionnement institutionnel” .

Un couac lié à la situation au Venezuela ?

La situation très tendue au Venezuela, serait-elle à l’origine de ce couac ? L’Algérie qui s’est toujours dite solidaire de ce pays, est-elle en train de réviser ses constantes diplomatiques ?

Pour rappel, les gouvernements occidentaux, à leur tête les Etats-Unis et la France, les ONGs et une opposition féroce au Venezuela, pointent tous du doigt le président Maduro. Ils l’accusent de museler l’opposition, lui demandant ouvertement de démissionner. Plusieurs manifestations de grandes ampleur ont lieu dans le pays, depuis plusieurs mois. Des manifestations qui ont enregistré des morts des deux côtés (les forces de l’ordre et les opposants).

Des opposants au régime de Maduro, comme Julio Borges et Freddy Guevara, ont été reçus par le président français, ce lundi 4 septembre. Ils lui ont remis, en outre, une lettre de l’épouse du prisonnier politique le plus célèbre du Venezuela.

Dans un contexte aussi compliqué, l’Algérie serait-elle en proie au doute ?

 

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