Politique
Al-adl Wal Ihsan, le prochain ‘’ennemi’’
La “Jamâa” est revenue à une certaine forme de clandestinité. Ni Nadia Yassine, définitivement blacklistée, ni El Moutawakil, ni la direction politique ne s’expriment. Ils ne sont pas dans une situation de repli, ils préparent le grand soir
Il faut être atteint d’une cécité énorme pour ne pas s’intéresser à la nouvelle stratégie du groupe créé par Cheikh Yassine. C’est tout simplement idiot que de croire que depuis le retrait de la “Jamâa” d’Al-adl Wal Ihsan du mouvement du 20 février, cette confrérie s’est évaporée.
La “Jamâa” est revenue à une forme certaine de clandestinité. Ni Nadia Yassine, définitivement blacklistée, ni El Moutawakil, ni la direction politique ne s’expriment. Ils ne sont pas dans une situation de repli, ils préparent le grand soir.
Il faut être aveugle pour ne pas voir que leurs associations sont omniprésentes dans tous les quartiers populaires. Les sécuritaires le savent très bien. Mais en même temps, l’accalmie sur le plan politique induit en erreur certains analystes. C’est un vrai danger pour le pays. Al-adl Wal Ihsan joue le pourrissement de la situation. Ultra présents sur les réseaux sociaux, ces militants développent un discours qui peut prendre, pas du tout idéologique et surtout pas caricaturable à merci.
Que disent-ils ? Ils sont tapis en attendant que la séquence politique actuelle débouche sur l’impasse, ce qui est une réalité. Leur discours est très simple et il peut porter. Ils disent trois choses et pour y répondre il faut d’abord les écouter.
Ils s’adressent d’abord aux électeurs du PJD, pour leur dire qu’ils sont cons. Benkirane n’a pas un programme islamiste et est tenu pour le Makhzen, les élections ne servent à rien. C’est exactement ce qu’écrivent tous les journaux.
Ensuite ils disent que le débat politique n’a rien à voir avec le ressenti populaire surtout sur le plan identitaire. Il faut être fou pour croire que ce n’est pas un véritable enjeu sociétal au Maroc.
Enfin, et c’est le plus important, la ”Jamâa” a choisi de revenir à la clandestinité. Ils pensent que la prochaine crise sociale leur permettra de prendre les devants pour renverser le régime, ce qui est leur objectif.
Les Adlistes ont fait le bilan du 20 février. Ils sont convaincus que leur erreur c’est d’avoir laissé aux jeunes sans cap la médiatisation. Ils préparent le grand soir, ceux qui font de la constitution de la majorité un enjeu, se trompent d’adversaires. L’ennemi c’est un courant islamiste antidémocratique, antimonarchiste qui s’appelle la “Jamâa” et qui est en train de se renforcer. Moins on respectera la souveraineté populaire, plus on renforcera ce mouvement. L’histoire jugera.