Global Risk Insight : Ce que Benkirane a failli coûter au Maroc

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Après des mois de blocage, le Maroc a enfin un gouvernement formé par Saadeddine El Othmani. S’il a réussi là où son prédécesseur, Abdelilah Benkirane, a échoué, de grands défis l’attendent. Un de ces défis est de regagner la confiance des investisseurs que le blocage a rendu sceptiques.

Selon l’analyse effectuée par Global Risk Insight (GRI), le blocage de la formation du gouvernement qui a duré des mois a sérieusement entaché l’image du Maroc qui faisait partie des pays les plus stables, politiquement parlant. Cette stabilité, maintenue grâce au roi Mohammed VI qui a lancé une série de réformes constitutionnelles en 2011, a permis au royaume d’attirer les investissements étrangers et de maintenir une industrie touristique dynamique, contrairement à la Tunisie où les crises politiques et le terrorisme ont frappé l’économie.  

Si le blocage du gouvernement ne semble pas avoir d’impact significatif sur l’économie marocaine à l’heure actuelle, il a, cependant, créé un climat de doute chez les investisseurs, estime GRI, dans la mesure où il reste incertain que le nouveau chef de gouvernement, El Othmani soit en mesure de maintenir la coalition actuelle réunie.

Global Risk estime que les divisions politiques continueront d’être présentes au Maroc au cours des prochains mois et pourraient avoir des répercussions sur la capacité du gouvernement à adopter des réformes. Une crise potentielle ou un démêlage de la coalition au pouvoir pourrait définitivement nuire à la confiance des investisseurs et à l’économie du pays, prévient le média spécialisé dans les risques.

Celui-ci poursuit en affirmant que ces mois d’interruption politique ont augmenté les tensions entre le PJD et les autres partis ajoutant qu’il est peu probable que les tensions diminuent à court terme. Élargie à six partis, cette majorité hétéroclite risquerait de connaître des divergences à cause de la différence idéologique et politique de ses membres.

La même source note que même si le gouvernement marocain est habituellement formé par le canal des coalitions, le blocage survenu au lendemain des élections d’octobre dernier a fait monter la tension entre le PJD et les autres partis. La preuve est, selon Global Risk Insights, le bras de fer qui a eu lieu entre les différents partis pour obtenir les ministères les plus stratégiques.

D’autre part, si la désignation d’El Othmani à la tête du gouvernement a été accueilli favorablement par les autres partis, c’est parce qu’il a été apprécié pour sa qualité « d’homme de consensus ». Par ailleurs, les décisions du chef de gouvernement risqueraient de le mettre dans la ligne de mire de son propre parti, lui qui fut son secrétaire général de 2004 à 2008, à cause de ses « concessions ». Pour Global Risk, il est peu probable que le PJD accepte un compromis supplémentaire.

D’un autre côté, l’analyse mentionne la difficulté qu’a traversé l’économie marocaine en 2016 rappelant que l’activité économique est descendue à 1,4% au deuxième trimestre de cette même année. Global Risk n’a pas, non plus, oublié de relater la sécheresse qui a considérablement diminué les revenues agricoles. « L’incapacité du PJD à respecter sa promesse d'accroître la croissance économique depuis 2011 a déjà érodé la confiance du public. Les prochains mois vont tester la capacité d’El Othmani à maintenir la prépondérance politique du PJD », conclut Global Risk.

 

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