Politique
Yasmina Baddou : Chabat est un terroriste, qui nous utilise comme bouclier humain
La commission disciplinaire du parti de l’Istiqlal a suspendu ce 9 février, Taoufiq Hjira, Yasmina Baddou ainsi que Karim Ghellab, pour 18 mois. Contactée par le Quid, Yasmina Baddou n'a pas fait dans la langue de Bois, et a même désigné Hamid Chabat comme étant derrière cette sanction, avant de qualifier ces agissements de « terroristes » du fait qu’il utilise les membres du parti comme boucliers humains
Le verdict de la commission disciplinaire de votre parti est tombé, qu’en pensez-vous ?
Cette décision prise quelques mois avant le congrès national du parti, qui se tiendra le 31 mars prochain, ne m’empêchera pas d’y assister, car c’est mon droit. Ce jugement de Chabat vise uniquement à écarter les voix qui contestent sa manière de diriger le parti. On est face d’un terroriste qui nous prend en otage et nous utilise comme bouclier humain.
Quel est vraiment l’origine du problème ?
Ça fait cinq ans que Hamid Chabat est à la tête du parti et depuis les choses vont très mal. La sanction dont nous avons écopé est la preuve que Chabat est un dictateur qui veut museler, bâillonner et déstabiliser toute personne en désaccord avec lui. En effet, nous avons été cités à comparaître devant la commission d’arbitrage sans avoir été mis au préalable au courant du motif exact de cette décision.
C’est Hamid Chabat qui pose problème alors?
Hamid Chabat n’est pas un istiqlalien, car il a battu en brèche les trois constantes primordiales du parti. Le premier fondement est la religion, Chabat n’a pas arrêté depuis le début de son mandat de contester les dogmes de la religion. Le deuxième est la monarchie constitutionnelle qu’il n’a pas l’air de respecter dans la plupart de ses discours et le dernier fondement est l’intégrité territoriale qu’il a attaquée lors de sa dernière déclaration relative à la Mauritanie.
Cette dernière déclaration sur la Mauritanie a-t-elle créé des troubles au sein du parti ?
Les propos de Chabat ont nui visiblement aux sérieux efforts déployés par le Maroc pour réintégrer l’Union Africaine (UA) et si nous avons accepté de signer le communiqué avec M’hamed Boucetta, c’est effectivement pour sauver le pays et l’image du parti.
Est-il aussi dangereux que cela ?
Evidemment, Hamid Chabat est allé jusqu’à accuser ouvertement l’état de vouloir l’assassiner comme il l’a déjà fait dans les cas d’Ahmed Zaidi et d’Abdellah Baha. Des accusations qui sont graves et inacceptables. D’ailleurs, le ministère de l’Intérieur devrait porter plainte contre Hamid Chabat et non contre le parti, car il s’agit d’un jugement personnel qui ne représente en aucun cas la position officielle de l’Istiqlal.
Quelle sera la prochaine étape ?
Le verdict de la commission n’est pas définitif car les voies de recours n’ont pas toutes été épuisées. Je ne vais pas baisser les bras jusqu’à ce que Hamid Chabat quitte la direction du parti, car il n’est pas digne de diriger un parti historique comme l’Istiqlal.