A Dakhla, la culture hassanie en composante de l’identité marocaine

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A Dakhla, le chemin de m?moire se dessine. Ici, la m?moire fait escale par le patrimoine mat?riel et immat?riel. L?h?ritage culturel? du Maroc saharien est au c?ur de ce devoir de m?moire. ??Le projet de p?le mus?al et culturel de Dakhla? en sera justement le t?moignage. Ce mus?e est appel? ? ?tre le porte flambeau de la culture bidane du Maroc saharien??, explique Ahmed Hajji, le directeur g?n?ral de l?Agence de d?veloppement des provinces du Sud.

Ce passionn? du Sud et de ses provinces est heureux. L?ouvrage dont l??dification? a ?t? confi?e au groupement d?architectes Kobbite qui a remport? le premier prix du concours international pour la construction de l?institution mus?ale de Dakhla est tout ? la fois une pr?servation du patrimoine culturel, une mani?re de garder vivace l?identit? saharienne, un appel ? la diversit? et ? l??change. Ahmed Hajji dit?: ?La m?moire permet d?immuniser le pass? pour mieux regarder l?avenir. Il n?est pas du tout question de faire du mus?e un cimeti?re de la culture. Bien au contraire, il sera aussi et surtout un espace d?animation culturelle.?

??Les mus?es ne sont pas des cimeti?res de la culture??

C?est justement la conviction profonde du cabinet d?architecture qui portera le projet du p?le mus?al et culturel de la capitale de la r?gion Oued Eddahab-Lagouira. Le mus?e dont il a r?v? et auquel il donnera vie et forme est en phase avec le patrimoine, l?identit? et l?environnement saharien. Vu de loin, le mus?e de Dakhla qui va s??tendre sur une superficie de 4400m2 ? Bab El Bahr, a la forme d?une tente sahraouie. Des tentes sont ouvertes les unes les autres, histoire de mieux symboliser l?ouverture, l??change, la mixit?. Mais attention, il ne faut pas s?y tromper. Le design et la modernit? adapt?s ? la mission que doit remplir cette institution culturelle sont ?galement de mise. ?Exactement comme le centre de conf?rences de Dakhla construit par l?Agence du Sud la modernit? s?est alli?e ? la culture saharienne. Le plafond du grand hall d?entr?e du centre de conf?rence est une immense m?halfa aux tons bleus ??nilla???

Driss El Yazami, le pr?sident du conseil national des droits de l?homme, a roul? toute la nuit pour ?tre pr?sent ? la proclamation officielle des r?sultats du concours international relatif ? la construction du mus?e de Dakhla. Depuis Marrakech o? il tenait rencontre avec une trentaine d?ONG am?ricaines, il a roul? jusqu?? Tan Tan. A Tan Tan, le pr?sident r?gional du CNDH, l?a r?cup?r? pour le conduire, toujours en voiture jusqu?? Dakhla. ??Militant de la culture?!??, s?exclament ses proches collaborateurs.?Militant de la m?moire aussi. Driss El Yazami le dit haut et fort?: il a d?couvert la culture hassanie ? travers les activit?s culturelles du conseil aux destin?es duquel il pr?side. La cr?ation du Master des ?tudes sahraouies, l?organisation d?une journ?e d??tude sur l?int?gration de la culture sahraouie dans le syst?me ?ducatif et la production de la premi?re anthologie de la musique hassanie sont autant d?actions auxquelles le CNDH a fortement contribu?. ??Ce qui se passe aujourd?hui ? Dakhla, ? travers entre autres, le lancement de projet de mus?e, c?est tout simplement la mise en ?uvre de la constitution marocaine qui proclame la culture hassanie comme l?une des composantes de l?identit? marocaine??.

L?ancien membre de la commission v?rit? marocaine est un fervent d?fenseur de la r?conciliation. Toutes les r?conciliations.

D?marche participative, implication des ?lus et nouveau wali

A Dakhla, la r?conciliation commence. Un nouveau wali est entr? en fonction. Il fait lui aussi le pari de la culture pour un meilleur vivre-ensemble. ??Les droits culturels sont au centre des r?formes engrang?es dans le sens de la d?mocratie et de la modernit? par le pays??, fait valoir Lamine Benomar. L?ancien ministre devenu wali est tout ? la d?couverte de la r?gion de Oued Eddahab-Lagouira. Il y a tant ? faire, tant ? entreprendre. Une niche de tourisme sportif et ?cologique se d?veloppe doucement, s?rement. Il y a quelques semaines ? peine,? Dakhla accueillait les championnats mondiaux de kitesurfing. L??v?nement est quasi plan?taire. 8000 d?heures d?images ont ?t? diffus?es de par le monde. Ceux ? l?origine de cette manifestation n?en finissent pas de militer pour faire de Dakhla une destination sportive mondiale. ??Il y a tant ? faire en la mati?re. Des structures ? capacit? moyenne ? construire, l?a?rien ? revoir, la pr?servation de l?environnement en signature?: ce sont l? autant d?actions qui permettront un d?veloppement durable et intelligent de Dakhla??, affirme Driss Senoussi, celui-l? m?me qui a fait de ??Dakhla Attitude??, le refuge des passionn?s de sports de glisse et des amoureux du vent

A Dakhla, le vote est haraki. Les ?lus de la r?gion battent pavillon Mouvement Populaire. Ils sont r?guli?rement associ?s ? toutes les initiatives et actions entreprises par l?agence du Sud et le CNDH. Une d?marche participative qui prend tout son sens, ici dans cette r?gion qui s??tend jusqu?? la fronti?re mauritanienne.

Une d?marche que Mohamed Laghdef Eddah brandit en ?tendard. Le patron de Laayoune TV croit ? la proximit? par l?image. Mais faire de la t?l?vision, affirme-t-il, co?te cher. Alors avec les moyens de bord et une toute petite ?quipe, cette TV qui ?met depuis novembre 2004 ?et couvre l?ensemble des provinces du Sud r?ussit ? faire des miracles et, surtout, ? fid?liser un public difficile ? capter. ??Mes journalistes peuvent rouler toute la nuit, parcourir des milliers de kilom?tres et faire nuit blanche pour confectionner un reportage??, fait valoir fi?rement Mohamed Laghdef.

Des spots sur TV Laayoune pour ne pas oublier

Cet ancien? journaliste conna?t la valeur de l?information. Depuis peu, la t?l?vision qu?il dirige est ? l?origine d?un scoop qui a fait trembler de l?autre c?t? de la fronti?re. Laayoune TV a en effet r?ussi ? enregistrer des vid?os sur la vie quotidienne dans les camps de Tindouf. ??Nous avons recueilli des t?moignages de civils et militaires qui d?noncent la pers?cution et l?exploitation exerc?s par le Polisario sur les populations de ces camps. Nous avons enregistr? des t?moignages poignants qui d?voilent les pratiques inhumaines et humiliantes que subissent femmes et enfants. Ces vid?os ont ?t? film?es dans les camps. Et les auteurs de ces t?moignages vivent dans les camps??, soutient Mohamed Laghdaf.

Depuis l?enregistrement de ces vid?os, la t?l?vision de Laayoune diffuse tous les soirs un spot sur l?enfer de Tindouf r?alis? gr?ce ? des t?moignages en? live. ??Parce que nous n?avons pas le droit d?oublier ce que vivent des hommes et des femmes de l?autre c?t頻. La m?moire, encore et toujours.

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