Appel à la valorisation des études mathématiques au sein des universités pour attirer les chercheurs

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"Les étudiants, en particulier les bacheliers des filières des sciences mathématiques, sont appelés à postuler pour les universités, considérées comme un réservoir d’expertise et de compétences"

Deux grands mathématiciens primés lors de la 9ème édition du congrès panafricain des mathématiciens, organisé à Rabat du 3 au 7 juillet ont relevé que les étudiants en mathématiques optent souvent pour les écoles d’ingénierie ou les classes préparatoires, alors que l’université demeure un choix par défaut, ce qui mène à un manque de chercheurs brillants dans ce domaine.

Selon le professeur à l'université Cadi Ayyad de Marrakech, Khalil Ezzinbi : "les étudiants, en particulier les bacheliers des filières des sciences mathématiques, sont appelés à postuler pour les universités, considérées comme un réservoir d’expertise et de compétences, qui forment de brillants étudiants et ouvrent plusieurs portes à l’échelle nationale et internationale".

En dépit des réformes engagées et de la position du Maroc à l'échelle internationale, en termes d’encadrement des thèses et des formations doctorales, le nombre des chercheurs actifs dans le pays ne dépasse pas les 30%, en comparaison avec l’Europe.

Ezzinbi a estimé à ce propos que les doctorants ne sont plus intéressés par la recherche et que le grade de professeur n’est plus encourageant comme auparavant en raison du manque des moyens incitatifs. "Or, ce grade devrait être le début d'une carrière de chercheur et de futur professeur des universités", a-t-il, par ailleurs, ajouté.

Pour améliorer le niveau des études universitaires en mathématiques au Maroc, ce mathématicien a appelé au recrutement de jeunes chercheurs, à la mutualisation des moyens à travers la création de grands centres de recherches, à l’encouragement des femmes et des bacheliers à choisir la filière des mathématiques dans les universités marocaines.

De son côté, le Malien Daouda Sangaré, professeur à l’université Nangui Abrogoua d’Abidjan, a relevé que de nombreuses avancées ont été réalisées au niveau de l’enseignement des mathématiques au Maroc, notant que le Maroc est devenu un pays d’accueil par excellence pour les étudiants africains qui préfèrent y poursuivre leurs études grâce à la qualité de la formation et aux conditions de vie favorables.

Pour rappel, la première édition du Congrès panafricain des mathématiciens (COPAM) a été organisée au Maroc en 1976 à la faculté des sciences de l'Université Mohammed V et a donné naissance à l'Union africaine des mathématiques.

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