L’université marocaine doit se placer au cœur du débat sociétal autour de la consécration des valeurs d’égalité et de parité homme/femme, a estimé, ce mardi 17 octobre à Casablanca, la ministre de la Famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social, Bassima Hakkaoui

Les universités sont appelées à s’inscrire, de manière volontariste, dans la matérialisation de l’approche genre en termes d'attribution des responsabilités, de méritocratie et de transparence dans l’accès aux hautes fonctions, a dit Hakkaoui, lors de la conférence inaugurale de la faculté de droit d’Ain Chok.

Le rôle de ces établissements, a-t-elle poursuivi, ne doit pas être confiné dans la seule mission de transmission du savoir et de la formation, mais ils doivent participer à la production des idées pour ne pas rester à la marge du débat public, tout en mettant à disposition une base de données scientifique pour l’élaboration des conceptions.

Les statistiques démontrent un grand décalage dans la réalisation de ces objectifs dans les universités où les femmes se font rares dans les sphères de décision, a-t-elle fait observer.

A l’opposé de l’augmentation du nombre des étudiantes au fil des ans, au point de devenir prédominantes comme à la faculté de médecine (75%), les candidatures de la gente féminine reste faible quand il s’agit d’occuper des postes de responsabilité, a nuancé le président de l’université Hassan II de Casablanca, Driss Mansouri.

Il a expliqué cet état de fait par une culture sociale discriminatoire à l’égard des femmes et qui freine son ascension professionnelle, appelant le législateur à prendre en considération les différences homme/femme en appliquant une discrimination positive au profit des femmes, sans pour autant remettre en cause les principes de compétence et de mérite.

De son côté, le secrétaire d’Etat à la recherche scientifique Khaled Essamadi a formulé des propositions pour atteindre l’objectif de parité au sein des universités, notamment l’ancrage des valeurs de diversité, de différence et de confiance en soi, outre l’encouragement des travaux sur les questions se rapportant à la femme.

Il a également suggéré d’inciter les acteurs associatifs à s’intéresser davantage à ce sujet, de les aider à renforcer leurs capacités de Plaidoyer, de leur offrir des opportunités de formation continue dans les universités et d’encourager les étudiants à mener des actions volontaires en faveur des filles rurales.