Bataille de Bougafer : un combat acharné pour l’indépendance

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Le peuple marocain célèbre, ce lundi 13 février, le 84ème anniversaire de la bataille de Bougafer, au cours de laquelle les tribus d’Ait Atta avaient infligé une cinglante défaite aux forces d’occupation françaises.

Le 13 février 1933, l'armée coloniale avait mené sa première offensive contre les combattants des tribus d’Ait Atta qui s'étaient repliés dans les montagnes de Bougafer. Mettant à profit une position stratégique difficile d'accès à l'ennemi, les résistants se sont organisés pour prendre d'assaut les positions des forces ennemies.

Malgré leur supériorité en armes, les troupes coloniales avaient subi une cuisante défaite lors de cette bataille qui constitue une étape cruciale dans la lutte du peuple marocain pour l'indépendance. L’histoire rappelle d’ailleurs que les forces d’occupation avaient fait usage dans cette attaque de l'artillerie lourde et de l'aviation pour bombarder les positions des résistants, dont le nombre ne dépassait pas 5000 éléments à Bougafer.

Suite à d’intenses combats, les forces françaises ont pu encercler les résistants, leur interdisant ainsi toute communication avec l'extérieur mais sans jamais parvenir à les faire plier. Après la mort du capitaine Bournasel, l’armée française avait poursuivi les bombardements sur les pistes de ravitaillement des combattants, les abris utilisés, les rassemblements pouvant se former et les points d'eau existant à l'intérieur du massif.

Face à la résistance héroïque des résistants, le général Huré, qui commandait les troupes françaises au Maroc, avait décidé de prendre lui-même le commandement de l'opération et de faire appel à deux généraux afin de mettre au point une nouvelle stratégie d'attaque de la montagne.

Pour les historiens, le rôle de la femme dans la bataille de Bougafre  était décisif, dans la mesure où la gent féminine assurait les arrières, préparait les vivres et les munitions, de même qu’elle soutenait et vivifiait la flamme des combattants. Les femmes défiaient aussi les mitrailleuses braquées sur les points d'eau en allant y remplir leurs cruches pour approvisionner les résistants et beaucoup d'entre elles tombaient, mais d'autres arrivaient aussitôt pour prendre la relève.

Après 42 jours de combat infernal, les troupes françaises ont perdu 3500 hommes, dont 10 officiers. Quant aux résistants, ils ont perdu 1300 combattants et parmi les victimes figuraient des enfants, des femmes et des personnes âgées.

Cernés et exténués par la faim et la soif, les résistants vont se rendre mais, en dépit de la situation difficile, voire intenable, la reddition ne se fera que par la négociation. Plusieurs cas de décès avaient été enregistrés chez les enfants et les vieillards, une situation qui n'avait pas pour autant pu infléchir le moral et le courage des résistants qui obligeaient les troupes coloniales à entrer en négociation avec le chef des combattants, Assou Ou Baslam, le 24 mars 1933, et un cessez-le feu a été ainsi instauré.

Malgré le fait d’avoir accepté de déposer les armes, les combattants ont imposé leurs conditions, exigeant notamment que les tribus d’Ait Atta soient administrées par l'un des leurs et ce fut Assou Ou Baslam lui-même.

 

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